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05/05/2008

Jean-Yves Leloup : Un homme trahi. (Le roman de Judas). Albin Michel. (248p.)

 

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Qui était vraiment Judas ? Pêcheur incarné ? Elément d’un processus planifié par Dieu ? Le  Nouveau testament relate surtout des faits. Un codex copte, découvert récemment et identifié comme «l’évangile de Judas » complète  le tableau. Mais de nombreuses zones d’ombres subsistent. Leloup, fort de son talent de romancier, tente une approche plus intimiste du personnage : portrait émouvant d’un homme en proie à des turbulences  métaphysiques. Ce zélote, bien décidé  à libérer son peuple de l’occupant romain et à rétablir le Royaume de Dieu sur terre voit tous ses espoirs s’incarner en Jésus : la virulence de ses propos, son autorité, son don pour les miracles sont autant d’aptitudes à en faire un futur grand roi, dans la lignée de David ! Néanmoins, partageant son quotidien, Judas est parfois choqué par certaines attitudes ou paroles d’humilité ou de compassion. De nombreux malentendus ponctuent leurs échanges. Le doute s’insinue peu à peu dans son esprit : cet homme est-il vraiment le Messie ? Jusqu’au jour où partageant avec Jésus ce qui fut leur dernier repas commun, celui-ci semble lui suggérer de le dénoncer aux autorités : Judas lui obéit, rêvant d’un tour de force  de dernière minute de la part de son maître, mais celui-ci se laisse arrêter…

 

Luc Ferry : Apprendre à vivre. Plon. (302 p.)

 

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Luc Ferry, dédie cette histoire de la philosophie aux jeunes, mais leurs ainés y trouveront aussi leur compte car l’auteur accomplit le prodige de rendre attrayante une discipline souvent considérée comme hermétique. Il s’efforce de débarrasser son sujet de tout jargon sans pour autant en affadir la substance. L’essentiel étant de montrer que la philosophie n’est ni réservée à un cénacle ni déconnectée de la réalité : elle est un outil, utile à la compréhension du monde et de l’existence. L’homme étant mortel et conscient de l’être, n’a que deux solutions pour endiguer ses angoisses : la religion si il a la foi et la philosophie basée sur la raison. Celle-ci s’articule en trois temps : une intelligence du monde (théorie), une soif de justice (éthique) et une quête de salut (sagesse). Pour les stoïciens, le Divin fut identifié au Cosmos, image de la perfection ; puis pour les chrétiens ce même Divin s’incarna dans un Sauveur ; des siècles plus tard, ce fut  l’humanité  dans son ensemble qui représenta la valeur suprême : mais un jour, les philosophes décidèrent que «ces idoles» étaient désormais à casser…Luc Ferry, prenant ses distances vis-à-vis du matérialisme actuel, fait le choix de penser que c’est en chaque homme que réside le miracle de l’univers.

 

Michel Pastoureau : L'ours. Seuil. (426 p.)

 

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Pastoureau, nous époustouffle de son errudition en nous faisant partager le passionnant destin d'un roi déchu.

Depuis 80'000 ans, date à laquelle une sépulture humaine et ursine furent associées,  l'ours a joué une rôle de premier plan dans la vie de l'homme : on le retrouve dans les mythes grecs et celtes; lors de l'antiquité et du haut moyen age, des lieux de cultes lui étaient voués; très présent chez les scandinaves, slaves et germains où combattre ce plantigrade permettait d' accéder au monde des guerriers adultes. Pour l'eglise chrétienne, il convint très vite de se débarraser de ce concurrent génant, de le faire descendre de son trône et de ses autels : on substitua à certaines fêtes païennes sur l'ours, des célèbrations en rapport avec la vie du Christ ou des Saints; on lutta  contre lui sur le plan physique par de nombreux carnages et sur le plan symbolique en le présentant dompté, diabolisé, puis ridiculisé...Le processus  dura presque mille ans, aboutit à la chute de l'ours, devenu ordinaire et à son remplacement par le lion dans les ménageries royales et l'héraldique (sauf pour Berne/Bär). Abandonné,  l'ours opère pourtant, depuis un siècle, un véritable come-back  dans le coeur et l'imaginaire des enfants ...Une revanche ?

 

Jacques Lacarriere : Dictionnaire de la mythologie. Plon. (555p.)

 

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Il y a tout juste une année, disparaissait Jacques Lacarrière, écrivain, traducteur de grec et grand voyageur, nous laissant une riche bibliographie : on se souviendra, entre autres de  « chemin faisant », « l’été grec » ou encore du « dictionnaire amoureux de la Grèce ».

Ce « dictionnaire de la mythologie », hommage posthume à l’érudition de l’helléniste, nous permet de découvrir ou retrouver, à notre plus grande joie, certains textes oubliés mais aussi de rafraîchir notre culture antique (loin des manuels scolaires) sur un mode plus ludique !

Saviez-vous que le premier Noé de l’histoire était sumérien et se nommait Ziusudra ? Que les Egyptiens craignaient la nuit, par peur du dragon Apophis escamoteur de soleil ? Que Platon désireux de faire passer un message philosophique à ses contemporains inventa l’Atlantide ?

A la racine de notre culture et de notre imaginaire occidentaux, les récits de la mythologie, remplis de personnages fantasmagoriques, de destins exceptionnels, de monstres hauts en couleurs et de territoires disparus, n’en finissent pas d’éblouir nos âmes d’enfants ! 

Gageons que par son talent de conteur, ses anecdotes amusantes et son ton captivant, l’auteur saura convertir à la mythologie même les plus réfractaires…

 

Jacques Attali : Une brève histoire de l'avenir. Fayard. (423p.)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

01/05/2008

Pierre Lévy-Soussan : Eloge du secret. Hachette. (192 p.)

 

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Comment en est-on venu à sacraliser la parole au détriment du secret...Selon le psychanalyste, il s'agit d'une véritable mystification de la pensée analytique car en le faisant, on néglige la dimension inconsciente du psychisme. Certains parents se sentent obliger de tout dire depuis que la chasse aux secrets de famille est ouverte mais lorsque Dolto disait que « tout est langage » cela signifiait : permettre à l'enfant de penser la dimension symbolique du langage en impliquant une fonction « filtrante ». Pour l'enfant, le secret apporte une protection à la construction de soi, la possibilité de survivre séparé de ses proches, de développer autonomie et confiance en soi. La société dans son ensemble subit pression et culpabilisation car à l'âge de « l'homme transparent » garder secrets les informations s'apparente à un crime ou à une forme de lâcheté : les personnes atteintes du sida se sentent en devoir de parler, on pousse les mères accouchant sous X à laisser des traces, on révèle parfois au receveur d'un don d'organes des détails sur le donneur, on harcèle les victimes d'agession au prix de leur faire revivre plusieurs fois le traumatisme. 

« Les secrets sont les gardiens de notre psychisme... »nous dit l'auteur. Ne les galvaudons pas !

 

Daniela Lumbroso : Françoise Dolto. La vie d'une femme libre. Plon.(276 p.)

 

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Cette biographie dresse le portrait attachant d'une femme indépendante  et déterminée. Impossible de ne pas être « bluffé » par tant de courage et de résistance psychologique !

Différente du reste du clan, la petite Françoise intimidait les adultes par son regard perspicace : sa mère la trouvait « monstrueuse », lui préfèrant sa soeur ainée : mais lorsque celle-ci mourut, la plongeant dans l'affliction,  revint alors « au vilain petit canard » le rôle de réconforter la génitrice endeuillée et de prendre en charge le  petit dernier ! Responsabilités confirmant sa vocation de thérapeute née des années auparavant, lorsqu'elle clamait : « un jour, je serai  médecin d'éducation ! »  Plus de quinze ans après cette affirmation,  Françoise accomplit des études de médecine après une psychanalyse personnelle. Elle peut alors concrétiser son rêve ! Faisant  preuve de belles intuitions à l'égard de ses petits patients, elle arrive à bout des cas les plus desespérés ! Grâce à l'appui de son mari et malgré les vicissitudes de la guerre et des batailles de clochers (entre psychanalystes), Dolto  tiendra le cap, enrichissant pour longtemps le patrimoine de nos connaissances en matière d'éducation !  

Destinée fulgurante pour une femme éprise de liberté !

 

 

Eliette Abécassis/Caroline Bongrand : Corset invisible. Albin Michel.

 

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Enfin un état des lieux  honnête et complet de la condition féminine ! Basé sur une étude de la société française et nourri de nombreux témoignages,  cet ouvrage touchera tout autant le lectorat helvétique, tant la problématique abordée est commune aux héritières du féminisme et de la modernité. Loin de renier cet héritage inestimable, les auteures se sont toutefois attelées à en définir les limites. En effet, si une certaine marge de manoeuvre a été accordée à la gent féminine depuis une cinquantaine d'années, notamment sur le plan professionnel, il n'en reste pas moins qu'il incombe toujours à cette dernière de jouer le rôle de pilier de la vie  familiale.La femme d'aujourd'hui se doit de mener de front carrière « être compétente ! » et vie familiale « être maternelle ! » et selon les nombreux magazines féminins de « rester séduisante ! » et d'« avoir un homme dans sa vie ! » : autant dire la quadrature du cercle !

Ce corset invisible, tissé de fils sournois et séré, a été imposé par une société beaucoup trop exigeante vis-à-vis des femmes, s'apparentant en cela à une forme « d'esclavage moderne... » 

Et si, en concluront les lectrices, celles-ci tentaient de s'en libérer, bravant l'entreprise de culpabilisation à outrance de leurs contemporains ?

 

Corinne Maier : No Kid. Michalon.

 

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Pratiquant le pamphlet humoristique comme moyen d'espression (on se souvient des flèches décochées contre l'Entreprise dans « Bonjour paresse »), l'auteur s'en prend cette fois à la sphère « privée »en affrontant le tabou des tabous : l'enfant. Devenu rare et donc désiré, il est désormais du plus mauvais goût de s'en plaindre.  Conçu en premier lieu pour les naïfs n'ayant pas encore sauté le pas de l'enfantement, cet ouvrage trouvera un large écho auprès des anciennes victimes (les parents expérimentés) soulagés et déculpabilisés de lire tout haut, ce qu'ils ont (parfois) osé penser tout bas.  Mais lorsque Corinne Maier dit « No Kid », en sus du coup de gueule salutaire contre les petits velcros chronophages, c'est aussi une manière de dire non aux diktats d'une société policée, normalisant l'adulte à travers l'enfant, escamotant ainsi toute révolte possible; c'est dire non au concensus qui exige un enfant parfait, épanoui et performant rendant la mère responsable au premier chef des ratés éventuels; c'est dire non à la propagande simplette véhiculée par les people, le visage épanoui, une grappe de rejetons aux bras (l'intendance en coulisse...). C'est refuser le capitalisme se nourrissant sans état d'âme de ces petits consommateurs compulsifs... 

Pourquoi l'amour ne suffit pas d'Halmos (Nil)

 

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Pour la majorité des gens, le besoin essentiel de l’enfant : c’est l’amour ! Cette mise en avant de ce sentiment se double de croyances erronées telles que « l’amour est toujours présent entre parents et enfants » et « l’amour est toujours bon » : ce qui est démenti par la pratique analytique, affirme la psychanalyste dans son dernier essai. Cet ouvrage inspiré des thèses de Françoise Dolto et publié à l’issu de vingt ans de pratique thérapeutique fait l’effet d’un pavé dans la mare. En effet, assure l’auteure ses petits patients semblent souffrir d’avantage d’une carence éducative qu’affective…L’enfant n’est pas « un adulte miniature » nous dit-elle : il doit  se construire psychiquement, les parents étant les artisans de son développement et l’éducation le moteur ! Le terme « éducation » induit des notions de règles et de normes auxquelles certains enfants de « mai 68 » sont encore réfractaires. Néanmoins, même si les frustrations sont nécessaires à son processus d’évolution, l’enfant a surtout besoin que ses parents l’aident et le motivent à franchir les étapes dans le respect des autres. Aimer devient alors synonyme d’éduquer ! Chez les humains, être parent n’est pas « naturel », c’est un vrai métier ! Gageons que cet important ouvrage provoquera quelques vocations ! 

 

C'est vert et ça marche de Pelt (Fayard)

 

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Cet ouvrage, porteur d'espoir, nous propose un tour du monde écologiste : sur tous les continents, des humains de bonne volonté (professionnels et bénévoles) multiplient les expériences de développement durable obtenant ainsi des résultats significatifs.  Au Brésil, dans le petit Etat d'Acre, sous l'oeil vigilant du « Forest stewardship concil »on respecte les forêts, affectées au Patrimoine national; à Curitibia, le maire a implanté un transport hybride entre bus et métro, réduisant ainsi la pollution de l'air de 30% : Los Angeles s'est inspiré de cet exemple ! A New York comme à Munich, on protège le complexe hydrographique en investissant dans l'achat de terres autour des zones de captage : on évite ainsi la construction de coûteuses usines de purification. A Dakar, 1 million et demi d'arbres ont été plantés ren dant ainsi 10'000 familles auto-suffisantes : une prouesse réalisée grâce à une gaine permettant l'humidification permanente des racines. Dans le concert de voix, on retiendra le discours de Pierre Rahbi, tentant de faire emerger une écologie humaniste. Pelt n'oublie pas de saluer l'effort de la Suisse à vouloir réduire le trafic routier en favorisant le transport sur rail. Le percement de nos tunnels : un exemple au monde !

 

 

Camille et Paul de D. Bona (Grasset)

 

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Révèlant l'existence d'une fratrie hors du commun, la biographe nous convie à découvrir « la passion Claudel » : Camille d'abord, déterminée et energique, ayant pour vocation d'extraire la figure humaine de la terre ou de la pierre, puis Paul, le «petit Paul », brulé également par le feu sacré de la création, ayant choisi les mots pour charrier le torrent tempétueux de son exaltation. Une communauté de dons mais aussi de déceptions amoureuses car tous deux se casseront les dents sur des êtres plus forts et plus volages : Rodin-Vulcain pour Camille, Rosalie Vetch pour Paul. Dés lors les destins des deux artistes divergeront : délires paranoïaques, semi-clochardisation puis Asile d'aliénés pour Camille; Voyages au quatre coins du monde, nombreux enfants, succès et honneurs pour Paul (il finira Académicien).

L'écrivain catholique, après avoir fait interné sa soeur ne lui rendra visite qu'une quinzainede fois en trente ans mais derrière cette indifférence apparente, se cache pourtant une blessure ouverte : « Amer, amer regret de l'avoir abandonnée !» notera Paul dans son journal...

Passionant duo tourmenté et flamboyant monté à Paris pour réussir... mais il aura fallu près d'un siècle pour que la soeur et le frère se retouvent enfin à égalité devant la célébrité !

 

Une brève histoire de l'avenir de J. Attali (Fayard)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

 

Après nous le déluge de Pelt/Séralini

 

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Ces deux spécialistes du vivant, respectivement botaniste et biologiste ont associé leur savoir dans ce bref essai, afin de faire connaître à un large public les tenants et aboutissants de leur quête écologique. Reconnus dans leur domaine, ils tirent la sonnette d’alarme, de nombreux exemples à l’appui, pour nous signifier le danger que court notre planète et tout particulièrement l’humain (espèce fragile entre toutes). Obnubilée par « la molécule » la communauté scientifique oublie parfois de rappeler que l’espèce humaine fonctionne en symbiose avec les autres espèces  et que la biodiversité reste essentielle à notre sauvegarde dans cet écosystème. Notre espèce ayant le plus d’impact sur la biosphère, il est de notre devoir d’agir, nous souffle les deux chercheurs.

Depuis peu et suite aux catastrophes dues au dérèglement climatique, une prise de conscience s’est opérée dans la société. Il reste à prendre en compte notre manière de gérer le vivant afin que plantes, forêts, animaux et même humains ne dépérissent dans de brefs délais. Le futur économique se confond souvent avec rentabilité immédiate et le futur politique a pour horizon la fin du mandat.

A quand une organisation mondiale de l’environnement ? interrogent nos deux auteurs …

 

Jounal d'Hélène Berr

 
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Conservé depuis cinquante ans au Mémorial de la Shoah et rendu enfin public, ce document exceptionnel sur la vie quotidienne d’une jeune femme juive à Paris pendant la seconde guerre mondiale (période 1942-1944) retient l’intérêt à plus d’un titre : magnifique écriture, profondeur philosophique mais surtout témoignage historique poignant.

Par la lecture de ces pages, nous comprenons  mieux l’impact des exigences administratives humiliantes (port de l’étoile obligatoire…) ou des restrictions absurdes de libertés  et de quelle manière ces lois anti-juives s’insinuaient progressivement, de manière hypocrite ou brutale. Puis, nous assistons au dramatique crescendo des arrestations, des détentions et des déportations.

Prise dans la tourmente d’une époque particulièrement horrible, Hélène ne peut se confier qu’a son Journal. Nous pouvons ainsi suivre l’évolution de ses sentiments qui passent du simple découragement à l’écoeurement, du désespoir à la révolte. Au fil des mois, Hélène prend conscience de l’ampleur du désastre et de la folie mauvaise des hommes, elle pressent sa fin : ce journal devient alors son testament, raconter devient une urgence, écrire, un devoir. Hélène, disparue dans le camp de Bergen Belsen, témoignait pour que nous sachions… 

 

22/04/2008

"Le Voyage en Algérie" Robert Laffont

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Venant enrichir la célèbre collection d'anthologies de voyages (voir « Le voyage en Suisse »), cet ouvrage couvre l'essentiel de la période coloniale : se succèdent des textes, teintés des partis-pris idéologiques ou des modes littéraires.

 

 

Vers  1830,  Charles Nodier, patriote fervent, se fait le chantre de l'Algérie française. Dix ans plus tard, émerge une littérature romantique, illustrée par Théophile Gautier (oscillant entre esthétisme et raillerie), Alexandre Dumas et  Eugène Fromentin dont les récits ont fait longtemps autorité. En 1860, nombreux sont les écrivains à s'être rendu en Algérie : leurs écrits renvoient l'image d'un Orient domestiqué voir dégradé (Feydeau, Daudet et Maupassant). Dés 1840, un autre courant ressent « l'appel du désert », qui devient « l'ailleurs vrai ».

 

 

Vers 1900, c'est  l'Algérie arabe et l'islam qui fascinent, les séjours se font plus longs et répétés à l'instar d'André Gide ou d'une Isabelle Eberhardt aux multiples identités.Jusqu' en 1930, les écrivains (Henry de Montherland) expriment à nouveau la fierté coloniale tout en décrivant la misère indigène : « un peuple pacifié seulement en surface... ». Gleize écrivit alors ces vers prémonitoires : « Adieu donc beau pays ! Du moins le souvenir en reste impérissable »...  

 

26/02/2006

"Deuil et dépression" de M. Klein

Melanie Klein : Deuil et dépression. Petite bibliotheque payot.

A l’instar de Freud, Mélanie Klein, génie de la psychanalyse a apporté à la science des théories originales, révolutionnaires donc dérangeantes. Elle s’est attachée à explorer la vie émotionnelle et pulsionnelle de la première enfance, mettant en évidence leur complexité. « Deuil et dépression » réunit deux textes. Le premier, fondamental, correspond à la conférence donnée au Congrès de Lucerne en 1934. Le deuxième écrit en 1940, le complète. Mélanie Klein venait de traverser un période de dépression à la suite du décès de l’un de ses fils. Cette douloureuse expérience permit à sa brillante intelligence d’élaborer puis de formuler pour la première fois sa célèbre théorie de la position dépressive : pour le nourrisson, la mère ne représente au début de sa vie que l’objet de toutes les projections bonnes ou mauvaises. La mère-sein est pour le nourrisson un objet partiel avant de devenir un objet total ; le sein, lui, est clivé en bon et mauvais, Il s’agit pour le nourrisson de dévorer le bon sein de la bonne mère en vue de dépasser la position paranoïde (persécuteurs intériorisés) et d’atteindre la position dépressive afin dans une possible identification de réparer cette image maternelle si abimée par l’agressivité innée. Les deux textes proposés vont et viennent entre le normal et le pathologique. Ils nous éclairent, soutenus par un langage cru et direct, sur l’origine du surmoi (censeur du moi). Où comment culpabilité et remords apparaissent précocement pour nous humaniser...

 

"Guérir de son enfance" de J. Lecomte

 

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Jacques Lecomte, docteur en psychologie, est secrétaire général de l’Observatoire international de la résilience (forme de résistance aux traumatismes). Boris Cyrulnik qui en est le président, avait fait connaître le phénomène de résilience à un large public grâce à son « Merveilleux malheur » paru en 1999 (Odile Jacob).Ce concept, créé par Fritz Redl(egorésilience), date déjà de 1969. Depuis lors, la polémique bat son plein entre partisans et détracteurs qui y voient l’ombre de Darwin… Néanmoins loin des vains débats, Jacques Lecomte nous propose un ouvrage pratique, bien structuré et lisible par chacun : il est le guide nécessaire au service de ceux qui souffrent, de ceux qui côtoient la souffrance et ont décidé de ne pas la considérer comme inéluctable. L’auteur explique pourquoi le futur résilient doit pouvoir tisser des liens forts avec son entourage (famille, enseignants, éducateurs, psychologues, etc…)qui tient alors lieu de « tuteur de résilience » ; il souligne aussi la nécessité de repères, de cadre structurant ; puis Lien et Loi conduisant peu à peu à trouver un sens à sa vie : le processus de résilience peut alors se mettre en marche ! Sont énumérées également les stratégies inconscientes de ceux qui décident de s’en sortir malgré les vissicitudes premières de l’existence (créativité, altruisme, vie imaginaire, sens de l’humour, etc…) De plus, Jacques Lecomte remet en question l’idée souvent admise de la transmission automatique de la maltraitance d’une génération à l’autre, car les résilients font souvent de très bons parents. Cet ouvrage fourmille d’exemples concrets où Tim Guénard côtoie Nancy Huston. Ces résilients célèbres redonneront espoir à beaucoup et envie d’agir à tous !

 

"Folle du logis" de R. Montero

 

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 Entre essai littéraire et roman biographique, l’auteur nous offre un ouvrage tout en finesse, pétillant d’esprit, où elle entremèle habilement les fils de sa propre vie et ceux des grands écrivains ayant marqué l’histoire de la littérature ! Le point de rencontre se situe sur le plan de l’imagination (la « folle du logis » de Sainte-Thérèse) : comment celle-ci inspire toute grande œuvre mais aussi influence la vie de chacun ainsi que la représentation que l’on s’en fait ! Rosa Montero nous amuse avec les péripéties à multiples facettes de sa jeunesse madrilène et nous passionne en nous faisant découvrir des auteurs célèbres : les faiblesses (le grand Goethe et sa préférence pour la cour de Weimar) et les bassesses (Capote attendant impatiemment l’execution des coupables afin de publier son livre « De sang froid »), inévitables faces cachées de Talents généreusement nourris par l’ imagination ! L’imagination, certains l’ont désiré sans limite tel Rimbaud qui ambitionnait d’embrasser le point de vue divin. D’autres n’hésitèrent pas à s’inspirer de rêves fiévreux pour alimenter leurs créations, comme Stevenson. Pour de nombreux auteurs du XXème siècle parmi lesquels Klemperer qui lui doit la survie, elle a représenté la dernière liberté possible des régimes totalitaires, particulièrement au sein des camps de concentration ou des prisons. Pour Rosa Montero, l’imagination permet à chacun de vivre plusieurs vies à la fois : ce dont elle ne s’est pas privé…pour notre plus grand plaisir de lecteur !

"Intelligence dans la Nature" de J. Narby

Jeremy Narby : Intelligence dans la Nature. Buchet Chastel.

La nature est-elle intelligente ? Question essentielle posée par Jeremy Narby, anthropologue, dans son nouvel essai, 10 ans après son fameux « serpent cosmique ». Dans son « Discours sur la méthode... » Descartes comparait les animaux a des machines. Beaucoup plus tard, Jacques Monod affirmait dans « le hasard et la nécessité » que l’activité des abeilles était strictement automatique. Largement dominé par la pensée scientifique, l’occident a intégré ces idées comme vérités absolues. A l’autre bout du monde, en Amazonie, sous l’influence du chamanisme, les indigènes pensent que tous les êtres vivants possèdent deux aspects : spirituel et matériel et qu’ils peuvent communiquer entre eux. A cheval sur ces deux univers, l’auteur poursuit inlassablement son enquête, interrogeant toutes personnes susceptibles d’éclairer et de nourrir sa réflexion. Les dernières découvertes scientifiques corroborent l’intuition des chamanes et semblent indiquer qu’il y aie convergence sur un certain nombres de points : l’intelligence dans la nature est basée sur la transmission du savoir. Cellules, bactéries, plantes et animaux excellent dans l’art de communiquer. Tous ces signes échangés assurent au Vivant un comportement adéquat et efficace, garantie de leur survie !

 

04/12/2005

"Casseroles, amours et crises" de J-C Kaufmann

Jean-Claude Kaufmann : Casseroles, amour et crises. Armand Colin.

 

Que la préparation et le partage des repas familiaux soient essentiels à la fabrication du lien dans les foyers, on s’en doutait. Ce qui est plus fascinant dans cet ouvrage sociologique est la diversité des rituels qui caractérise ces activités.
Jean-Claude Kaufmann, virtuose dans l’analyse de notre quotidien,  énumère (de nombreux témoignages étayant son propos) tous les cas de figure et les réponses, parfois  temporaires, des familles aux interrogations les plus courantes. Ainsi la responsable des repas doit-elle tenir compte des préférences des convives ou  imposer ses choix? Lui faut-il respecter les normes en vigueur en boycottant le gras et le sucré ou concentrer ses efforts à donner du goût a son œuvre ? Et en ce qui concerne les décisions du groupe : doit-on encourager les enfants à s’exprimer à table ou imposer le silence ? Proscrire  la télévision du champ visuel ou la laisser capter l’attention des convives ?  S’attabler ou pique-niquer ?
Le parcours des cuisinières retient particulièrement l’attention de l’auteur. Au départ, les jeunes femmes désinvestissent souvent l’activité culinaire, la jugeant  trop traditionnelle, donc potentiellement dangereuse pour leur indépendance mais l’arrivée d’un premier enfant modifie la donne et sonne souvent pour elles, le retour aux fourneaux (motivé dans un premier temps par des préoccupations diététiques). Du moins, jusqu'à ce que, les enfants hors du nid, certaines femmes posent leur tablier. Car si  une partie des  cuisinières se réalisent pleinement dans une activité qu’elles jugent créatrice, beaucoup d’autres la perçoivent surtout comme une charge... 
Cet ouvrage au style agréable, traite avec brio un thème essentiel et... nourrissant. 
  

"Vérités et mensonges de nos émotions" de S. Tisseron

Serge Tisseron : Vérités et mensonges de nos émotions. Albin Michel.

Il n’existe rien de plus mouvant que nos émotions : reprenant et approfondissant dans son nouvel ouvrage un thème qui lui est cher, le psychanalyste bien connu propose dans un langage accessible à tous, un tour d’horizon  de leurs origines.
Force est de constater qu’une grande partie de nos émotions (que nous jugeons « si personnelles ») sont en réalité largement importées : elles nous viennent de nos proches vers qui dès notre plus jeune âge nous nous sommes tournés afin de savoir ce qu’il « fallait » ressentir ! Certaines émotions perdurent sur plusieurs générations alors que leurs déclencheurs ont été soit camouflés (secrets de famille), soit tout simplement oubliés…
Et puis, il y a aussi les émotions qui nous appartiennent en propre  mais que  nous évitons de ressentir : celles qui, trop choquantes pour notre psychisme (traumatismes), sont évacuées de notre conscience mais continuent d’être sournoisement actives au niveau inconscient et celles qui semblent si entachées de honte (sentiment inculqué par autrui, parfois à des fins pédagogiques…) que nous sommes conduits à mettre en place un véritable système d’autocensure. La peur de la punition, la crainte de blesser autrui  peut également,  dès l’enfance, annihiler toute velléité d’exprimer et même de ressentir agressivité et désirs.
Reprendre possession de nos véritables émotions donc de nous-même, n’est pas une mince affaire : une profonde réflexion, du temps et surtout un interlocuteur bienveillant sont indispensables !
  

 

02/10/2005

"Un temps pour les femmes"

"Un temps pour les femmes" par Michèle Lachowsky. Odile Jacob.


Femme et « médecin de femmes » comme elle se définit elle-même, Michèle  Lachowsky (gynécologue) nous autorise, l’espace d’un livre, à partager son quotidien auprès de ses patientes : témoignages, confidences, réflexions sur sa pratique thérapeutique en particulier et sur les femmes en général.
Cette profession, qui intrigue souvent les hommes, lui permet de partager des moments exceptionnels avec des femmes qui se mettent à nu au propre comme au figuré,  l’invitent dans leur sphère intime et vont à l’essentiel de leurs préoccupations : avoir ou ne pas avoir un enfant,  échapper au redoutable crabe, etc…
Pour l’auteure, aucune consultation n’est anodine et ses patientes avec leurs caractéristiques originales sont très présentes dans ses souvenirs : tout au long de ces lignes domine, envers elles, un sentiment de reconnaissance  pour la confiance qu’elles lui ont témoignée.
Derrière les anecdotes, c’est le thème de la féminité aujourd’hui qui est abordé : si le temps biologique cyclique,
« ce fil rouge dont présence ou absence encadrent les mois et les ans » est toujours d’actualité, les changements sociologiques entraînés par les avancées de la science (fécondation in vitro, grossesses tardives...) ont tout de même permis aux femmes d’aménager leur existence selon leur convenance. Michèle et ses semblables sont là pour les aider à surmonter les difficultés liées à ces nouvelles options.
Pour toutes celles qui, timorées, hésitent à consulter et pour tous ceux qui, curieux, désirent découvrir un univers exclusivement féminin : un livre utile et chaleureux !
 

 

25/09/2005

"La peur de la séparation"

Daniel Bailly : La peur de la séparation. Odile Jacob.

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Particulièrement touché par le cas d’une de ses patientes, l’auteur,  psychothérapeute à Marseille s’est penché sur le trouble appelé « anxiété de séparation ». Chez tous les enfants de 7 à 12 mois, la détresse  liée à la séparation d’avec la mère apparaît progressivement au cours du développement : c’est une conséquence de l’attachement et le signe d’un développement normal sur le plan affectif et cognitif. Vers 18 mois, l’enfant peut maintenir vivante l’image de sa "figure d’attachement" même en l'absence de celle-ci, ce qui favorise l’autonomisation. La peur de la séparation finit par disparaître. Malheureusement, pour 10 à 15% des enfants et adolescents, certains troubles liés à la séparation perdurent et s’accentuent : refus d’aller à l’école, peur de perdre à jamais ses proches, angoisse d’aller au lit. Dans 30 à 65% des cas, un autre trouble anxieux, au moins, est associé à « l’anxiété de séparation » : peurs excessives, forte timidité, obsessions et comportements répétitifs, dépression, hyperactivité avec déficit d’attention, conduites d’opposition et provocation. Les parents s’adressent au médecin pour entendre des mots qui donnent sens à ce qui arrive à leur enfant mais l’origine de « l’anxiété de séparation » peut être multiple : attachement primordial anxieux, tempérament, anticipation négative des évènements, mauvaise adaptabilité au stress, attitudes parentales de surprotection. Les thérapies d’inspiration analytique ou cognitives et comportementales, associées à la prise de médicaments sont proposées par l’auteur en conclusion.
 

"Notre corps ne ment jamais"

Alice Miller : Notre corps ne ment jamais. Flammarion.

L’auteure, psychanalyste, explore dans son nouvel ouvrage le thème des répercussions sur notre corps des émotions refoulées. La maladie est souvent la conséquence d’un conflit entre ce que nous ressentons réellement pour nos proches et ce que nous voudrions ressentir pour nous conformer à notre morale. L’origine de celle-ci  vient du quatrième commandement biblique : tu honoreras ton père et ta mère ! Mais les fonctions du corps ne réagissent qu’à des émotions vécues, non à des injonctions morales. En première partie, Alice Miller illustre sa thèse d’exemples de grands écrivains : malades chroniques, souvent morts jeunes, autrefois maltraités sans prise de conscience, ayant dépeint dans leurs œuvres des personnages proches de leurs bourreaux familiers (Dostoïevski, Tchekhov et leurs pères sévères ; Woolf et son frère abuseur ; Mishima et une difficile grand-mère ; Rimbaud et une mère glaciale ; Proust et son étouffante maman). En seconde partie, Alice Miller nous propose les cas de traitements réussis : le patient doit pouvoir se détacher de son parent maltraitant et exprimer son indignation devant ce comportement subi : ceci en présence d’un thérapeute tenant le rôle de « témoin lucide » mais jamais celui de gardien de la morale !

Dans certains cas extrêmes, la non reconnaissance par un individu de l’origine de sa souffrance première, peut engendrer un destin de dictateur impitoyable ou celui de tueur en série par un effet de déplacement d’agressivité.

En troisième partie, Alice Miller aborde le problème de l’anorexie exprimé sous la forme du journal fictif d’une patiente : elle met en avant la façon dont  le corps tire un signal d’alarme et avertit la malade de sa vérité.
Un livre court mais essentiel  pour de nombreux lecteurs !