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05/05/2008

L'enfant endormie

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L'enfant endormie
 

 

  

Lorsque ce doux visage se repose, 

à la délicate teinte de rose, 

abandonné aux songes et sans pose,

d'un baiser j'effleure ses paupières closes.

 

Je sens en moi l'amour qui explose, 

s'envole alors mon humeur morose, 

à ma langueur, la grâce s'oppose, 

muette, j'attends que la beauté éclose.

Contre le fou galop du temps, j'ose 

savourer cette métamorphose.

12:08 Publié dans * Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

Délire d'octobre

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Délire d’octobre
 

 

  

 

Furieuse bise automnale 

Dans le bois de malmaison. 

Enduites d'une lueur spectrale : 

Gueules de loup et dents de lion.

 Myriade de feuilles rousses 

Tapissant l'étroit sentier 

Du cimetière en pente douce 

Que lacèrent les vents mauvais.  

Transie par l'hiver qui frôle 

Presse le pas sur le pavé

Recroquevillée sous le saule 

A l'abri des eaux versées  

 Frissonnantes Sylfides, assez !

Je rejoins la fauvette bleue 

Dans sa cavale migrée 

Loin du feuillage en feu

 

   

   

11:56 Publié dans * Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

Jean-Yves Leloup : Un homme trahi. (Le roman de Judas). Albin Michel. (248p.)

 

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Qui était vraiment Judas ? Pêcheur incarné ? Elément d’un processus planifié par Dieu ? Le  Nouveau testament relate surtout des faits. Un codex copte, découvert récemment et identifié comme «l’évangile de Judas » complète  le tableau. Mais de nombreuses zones d’ombres subsistent. Leloup, fort de son talent de romancier, tente une approche plus intimiste du personnage : portrait émouvant d’un homme en proie à des turbulences  métaphysiques. Ce zélote, bien décidé  à libérer son peuple de l’occupant romain et à rétablir le Royaume de Dieu sur terre voit tous ses espoirs s’incarner en Jésus : la virulence de ses propos, son autorité, son don pour les miracles sont autant d’aptitudes à en faire un futur grand roi, dans la lignée de David ! Néanmoins, partageant son quotidien, Judas est parfois choqué par certaines attitudes ou paroles d’humilité ou de compassion. De nombreux malentendus ponctuent leurs échanges. Le doute s’insinue peu à peu dans son esprit : cet homme est-il vraiment le Messie ? Jusqu’au jour où partageant avec Jésus ce qui fut leur dernier repas commun, celui-ci semble lui suggérer de le dénoncer aux autorités : Judas lui obéit, rêvant d’un tour de force  de dernière minute de la part de son maître, mais celui-ci se laisse arrêter…

 

Ryszard Kapuscinski : Mes voyages avec Hérodote. Plon. (286 p.)

 

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Quand le jeune reporter sillonne sa Pologne natale et qu’il approche parfois une frontière, il n’aspire, fasciné, qu’à la franchir. Ce désir inassouvi et obsessionnel peut enfin se concrétiser lorsque sa Rédaction l’envoie en Inde : première sortie dans le monde entre éblouissement et panique, tempérée par la présence d’un livre jusqu’alors censuré et qui ne le quittera plus : « Histoires » d’Hérodote. Cette première rencontre avec l’altérité est ressentie comme un échec, tant il n’a su percer les mystères de cette culture. Puis c’est la Chine  : autre univers infranchissable à l’image de la Grande Muraille. Kapuscinski reste pétrifié par l’Asie et lui préfère l’Afrique,  plus accessible («Ebène»). Hérodote, lui permet, par ses écrits, de saisir  sa véritable mission : « le seul dépositaire de la mémoire est l’homme et pour accéder à cette mémoire, il faut aller à sa rencontre ». Ce premier reporter est déjà  soucieux de « sauvegarder les œuvres des hommes …de la nature destructrice du temps ». La double dimension dans laquelle se déroulent les voyages de Kapuscinski lui font  percevoir une vérité dont Hérodote avait déjà conscience : l’Histoire n’est pas objective car elle est mémorisée de manière sélective, puis racontée intentionnellement !

 

 

Deirdre Bair : Jung. Flammarion. (1312 p.)

 

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Bair nous offre un «pavé » passionnant de bout en bout sur le monument de la psychanalyse suisse et mondial : enfance bâloise entre un père pasteur et une mère éprise de spiritisme; échec scolaire et névrose puis goût pour les phénomènes surnaturels et les discussions intellectuelles; études de médecine puis carrière à Zürich en tant que psychiatre (d'abord à l'hôpital du Burghozli, puis en cabinet privé); ouvrages novateurs puis rencontres avec ses pairs et son public (voyages sur tous les continents et participation à diverses associations et revues de psychanalyse).

En points d' orgue : la relation amour/haine (ou fusion/séparation) avec Freud, son « père »en psychanalyse puis son étrange « ménage à trois » avec Emma et Toni Wolff ainsi que son rôle controversé sous le régime nazi. Cet ouvrage nous permet de découvrir un Jung « agent secret » (profiler de nazis) au service des Alliés ! 

Jung, ne craignant pas d'aborder alchimie, astrologie, mythologie, philosophie dans le but de mieux cerner les phénomènes psychiques dans leur globalité (souvent limités aux relations interpersonnelles)nous a  légué les concepts connus d' inconscient collectif, de soi, d' animus/anima ou encore d' archétype, mais son oeuvre reste a redécouvrir !

 

Luc Ferry : Apprendre à vivre. Plon. (302 p.)

 

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Luc Ferry, dédie cette histoire de la philosophie aux jeunes, mais leurs ainés y trouveront aussi leur compte car l’auteur accomplit le prodige de rendre attrayante une discipline souvent considérée comme hermétique. Il s’efforce de débarrasser son sujet de tout jargon sans pour autant en affadir la substance. L’essentiel étant de montrer que la philosophie n’est ni réservée à un cénacle ni déconnectée de la réalité : elle est un outil, utile à la compréhension du monde et de l’existence. L’homme étant mortel et conscient de l’être, n’a que deux solutions pour endiguer ses angoisses : la religion si il a la foi et la philosophie basée sur la raison. Celle-ci s’articule en trois temps : une intelligence du monde (théorie), une soif de justice (éthique) et une quête de salut (sagesse). Pour les stoïciens, le Divin fut identifié au Cosmos, image de la perfection ; puis pour les chrétiens ce même Divin s’incarna dans un Sauveur ; des siècles plus tard, ce fut  l’humanité  dans son ensemble qui représenta la valeur suprême : mais un jour, les philosophes décidèrent que «ces idoles» étaient désormais à casser…Luc Ferry, prenant ses distances vis-à-vis du matérialisme actuel, fait le choix de penser que c’est en chaque homme que réside le miracle de l’univers.

 

Anne Nivat : Par les monts et les plaines d’Asie centrale. Fayard. (384 p.)

 

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Habillée en «femme locale», la journaliste a parcouru seule, un vaste territoire (cinq états indépendants depuis le démantèlement de l’union soviétique) établissant des liens de confiance avec les populations, obtenant de nombreux témoignages aptes à rendre compte de la réalité de cette région.

Les divisions créées par les nouvelles frontières ont mis en situation précaire les minorités ethniques (ou religieuses) qui souffrent d’exclusion et peinent à trouver un emploi : notamment les Russes dont la culture est exécrée jusque dans les salles de classe. Une rivalité malsaine, nourrie par une grande méconnaissance, oppose les différents états, imprégnés d’idéologie nationaliste.

Confrontés à d’énormes difficultés économiques, certains habitants arrivent à tirer leur épingle du jeu en partant travailler en Russie (2'000 dollars suffit à faire vivre une famille pendant une année) mais la grande majorité vit au-dessous du seuil de pauvreté, particulièrement les paysans qui, privés de moyens techniques, sont contraints d’utiliser des méthodes rudimentaires donc peu efficaces. Les plus optimistes pensent que cette période de transition durera quelques générations …pour le plus grand profit des groupuscules extrémistes et terroristes.

 

Michel Pastoureau : L'ours. Seuil. (426 p.)

 

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Pastoureau, nous époustouffle de son errudition en nous faisant partager le passionnant destin d'un roi déchu.

Depuis 80'000 ans, date à laquelle une sépulture humaine et ursine furent associées,  l'ours a joué une rôle de premier plan dans la vie de l'homme : on le retrouve dans les mythes grecs et celtes; lors de l'antiquité et du haut moyen age, des lieux de cultes lui étaient voués; très présent chez les scandinaves, slaves et germains où combattre ce plantigrade permettait d' accéder au monde des guerriers adultes. Pour l'eglise chrétienne, il convint très vite de se débarraser de ce concurrent génant, de le faire descendre de son trône et de ses autels : on substitua à certaines fêtes païennes sur l'ours, des célèbrations en rapport avec la vie du Christ ou des Saints; on lutta  contre lui sur le plan physique par de nombreux carnages et sur le plan symbolique en le présentant dompté, diabolisé, puis ridiculisé...Le processus  dura presque mille ans, aboutit à la chute de l'ours, devenu ordinaire et à son remplacement par le lion dans les ménageries royales et l'héraldique (sauf pour Berne/Bär). Abandonné,  l'ours opère pourtant, depuis un siècle, un véritable come-back  dans le coeur et l'imaginaire des enfants ...Une revanche ?

 

Collectif : Hommage à Anna Politkovskaïa. Buchet-Chastel.(244 p.)

 

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Il y a tout juste un an, la célèbre journaliste russe disparaissait, assassinée en bas de son immeuble : le pays le mieux « informé » du monde n'a toujours pas arrêté de coupable...

Farouchement opposée au régime en place, Anna en était devenue la bête noire. En digne héritière des plus grands dissidents, elle défendait avec virulence les minorités souffrantes et persécutées, les victimes directes ou indirectes de l'armée, luttait contre  l'amnésie locale et l'indifférence étrangère, poussait l'enquête toujours plus loin...alors qu'elle savait ce qu'elle risquait dans un pays où la « glasnost » n'était plus qu'un lointain souvenir.

De part son courage, sa détermination et son immense compassion envers ses compatriotes (elle recevait des milliers de lettres) Anna a laissé un grand vide derrière elle : ceux qui ont croisé sa route lui rendent aujourd'hui un magnifique hommage en nous  permettant de côtoyer l'âme vibrante d'une femme hors du commun : une vingtaine de textes où l'on retrouve entre-autre les signatures d'André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy ou Jorge Semprun.

Anna écrivait pour que son pays se souvienne « des petites horreurs au quotidien » car disait-elle souvent : « En Russie l'être humain n'est rien, il n'est que la poussière sous les bottes de l'Etat. »

 

Jacques Lacarriere : Dictionnaire de la mythologie. Plon. (555p.)

 

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Il y a tout juste une année, disparaissait Jacques Lacarrière, écrivain, traducteur de grec et grand voyageur, nous laissant une riche bibliographie : on se souviendra, entre autres de  « chemin faisant », « l’été grec » ou encore du « dictionnaire amoureux de la Grèce ».

Ce « dictionnaire de la mythologie », hommage posthume à l’érudition de l’helléniste, nous permet de découvrir ou retrouver, à notre plus grande joie, certains textes oubliés mais aussi de rafraîchir notre culture antique (loin des manuels scolaires) sur un mode plus ludique !

Saviez-vous que le premier Noé de l’histoire était sumérien et se nommait Ziusudra ? Que les Egyptiens craignaient la nuit, par peur du dragon Apophis escamoteur de soleil ? Que Platon désireux de faire passer un message philosophique à ses contemporains inventa l’Atlantide ?

A la racine de notre culture et de notre imaginaire occidentaux, les récits de la mythologie, remplis de personnages fantasmagoriques, de destins exceptionnels, de monstres hauts en couleurs et de territoires disparus, n’en finissent pas d’éblouir nos âmes d’enfants ! 

Gageons que par son talent de conteur, ses anecdotes amusantes et son ton captivant, l’auteur saura convertir à la mythologie même les plus réfractaires…

 

Eva Weissweiler : Les Freud, une famille viennoise. Plon. (414 p.)

 

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Cette biographie détaillée publiée à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Freud, permet, grâce à des lettres et autres documents inédits, d’avoir un éclairage complet sur le personnage. 

 Pas un jour ne se passe sans qu’une allusion ne soit faite ici ou là à ses théories psychanalytiques, il est donc intéressant de remonter à l’origine de sa pensée. Celle-ci a connu son éclosion à Vienne au tournant du siècle, extraordinaire vivier de scientifiques, penseurs et artistes d’origine juive venus des quatre coins de l’empire. Une émulation favorable aux précurseurs…

Néanmoins, bien que novateur dans sa vie professionnelle, Freud, fidèle à la figure de patriarche véhiculée par la bourgeoisie de l’époque, affichait des opinions tout à fait conservatrices dans sa vie familiale, notamment à l’égard de  son épouse qu’il condamna à des grossesses à répétition et de ses filles dont il découragea, dés qu’elles grandirent, toute velléité d’indépendance. De plus, déçu par ses fils, il les « remplaça » par  de nombreux  jeunes disciples  dont le célèbre  psychiatre suisse, C.G. Jung.

Freud qui oeuvra toute sa vie en vue d’aider les névrosés, chercha en vain à soulager ses propres angoisses dans la drogue, le tabagisme et le travail…

 

Erika et Klaus Mann : A travers le vaste monde. Payot. (208 P.)

 

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Deux ans après la parution de la biographie de l’écrivaine zürichoise Anne-Marie Schwarzenbach,  les éditions Payot récidive dans la qualité en republiant un texte écrit a deux mains par les meilleurs amis de celle-ci. Leurs points communs : look androgyne, penchant pour les plaisirs illicites, conviction anti-fasciste, talent littéraire mais aussi goût pour les voyages!

Voici donc les «enfants terribles » du grand Thomas Mann partis pour le vaste monde : Agés alors d’une vingtaine d’années et soucieux d’échapper à quelques déboires sentimentaux, c’est avec détermination et application qu’ils visitent Etats-Unis, Hawaii,  Japon, Corée, puis Russie. Suivra un « récit de voyage » léger mais réaliste. Des décennies avant Michael Moore et Douglas Kennedy c’est la description des grandes villes américaines (ici à la veille du krach boursier de 1929) qui retient particulièrement l’attention ; elles possèdent déjà : racisme, chômage, inégalités sociales, criminalité et show religieux hystériques ! Outre ces pertinentes observations, ce sont surtout les pérégrinations  humoristiques et mondaines de ces « faux jumeaux » chics et fêtards, prêts à tout pour dissimuler au monde leur insolvabilité chronique, qui donnent à ce récit tout son piquant ! 

 

Jacques Attali : Une brève histoire de l'avenir. Fayard. (423p.)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

01/05/2008

Sophie Bessis : Les Arabes, les femmes, la liberté. Albin Michel. (170 p.)

 

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Un essai lumineux pour un thème sensible : c'est avec brio que la spécialiste du Maghreb nous invite à nous pencher sur le destin de la femme arabe.

Dés les années 1850, les élites arabes, fascinés par l'Europe des Lumières se tournent vers la modernité et se préoccupent du sort de leurs femmes. Vers 1930, en réponse à une colonisation ressentie comme oppressante, les nationalistes mettent en avant leurs traditions sous couvert de fidélité au Coran : « ainsi se confondent pour longtemps islam et identité ». Focalisant l'attention des colonisateurs et des colonisés, la femme arabe est alors devenu un enjeu politique et idéologique. Dés les années 50 (sous l'influence de Bourguiba) et jusqu'aux années 80,  les femmes ont investi l'école, puis l'université et enfin les espaces professionnels. Sur les questions familiales et privées, l'évolution semble beaucoup plus lente. En s'opposant à l'égalité des sexes prôné par l'occident (l'ennemi héréditaire), les sociétés arabes affirment ainsi leur spécificité et donc leur identité. Désormais les partisannes de l'ordre actuel(oui au travail/non au boulversement des rôles sexuels) s'opposent à celles qui refusent de se laisser enfermer dans ces prisons identitaires et qui souvent le paient cher !

 

 

Serge Tisseron : Virtuel, mon amour. Albin Michel. (228 p.)

 

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Le psychanalyste s'est attelé à cerner notre rapport au monde à l'ère des nouvelles technologies. D'une part, le mobile et le web permettent de bénéficier des avantages d'une vie sociale tout en gardant ceux de la solitude. Les nouveaux sites ne sont plus l'établissement d'un premier contact avant rencontre mais induisent une forme de relation à part entière : à l'adolescence,  les communautés virtuelles passent souvent avant les relations avec les proches. De plus, l'homme découvre, par le biais des avatars, le fait de vivre de vraies émotions et  sensations physiques à distance.

D'autres part, chacun étant libre de faire son choix d'informations, trie celles à conserver de celles, dérangeantes, à éliminer : cette société du déni, demeure éclatée en une multitude de petits groupes d'intérêts et de croyances.

La pratique du virtuel n'est pas à considérer par les parents comme un simple loisir, mais comme l'appropriation d'une culture utile pour l'avenir. Néanmoins, les plus jeunes peuvent  se sentir insécurisés et emprunter des attitudes stéréotypées d'agresseurs ou de victimes : Tisseron recommande donc de mettre en place dés le début des activités de jeux de rôle, histoire d'opposer « une vraie écologie de l'esprit » au « tout virtuel » !

 

Jean-Philippe de Tonnac : La révolution asexuelle. Albin Michel. (298p.)

 

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A l’heure où le sexuellement correct préconise les rapports multiples et l’orgasme pour tous, où la pornographie s’affiche partout, y compris sur les portables de nos ados, qui avouera n’avoir que peu d’accès ou de goût pour la bagatelle ? L’auteur a le mérite de s’attaquer, à travers une enquête bien documentée, au nouveau tabou des temps modernes…

Les grandes figures de l’asexualité étant nombreuses, on retiendra Léonard de Vinci, témoin d’une époque ou sensualité débridée et ascétisme s’opposèrent…mais l’origine du phénomène remonte à l’antiquité grecque puis aux premiers chrétiens : sexualité étant alors synonyme de « désordre » ou d’obstacle  à la grâce divine. 

Les abonnés au régime maigre se recrutent également parmi ces hommes qui souffrent de dysfonctionnement érectiles (150 millions dans le monde), parmi ces couples où l’ajustement au désir de l’autre ne fonctionne pas, parmi ces champions de l’abstinence qui refusent d’abdiquer à la sexualité le gouvernement de leurs jours.

Depuis peu et grâce à la création d’un site par un jeune américain, la communauté asexuelle qui a longtemps souffert d’être catégorisée de manière négative a un lieu d’échanges. La révolution « non libidoïste » vient juste de commencer. Alors à quand les premiers « coming out » ?

 

 

Christian Jacob(sous la direct.) : Lieux de savoir(volume 1 : Espaces et communautés). Albin Michel. (1278 p.)

 

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Christian Jacob, Directeur de Recherches au CNRS, s'est entouré de 70 chercheurs  de tous horizons  pour donner corps à son ambitieux projet : Englober l'espace de 4 volumes (le No1 vient de paraître, les autres suivront...) l'histoire des savoirs, en comparant les pratiques intellectuelles des origines à nos jours.

Ces spécialistes, membres du réseau « les mondes lettrés » ont passé 7 ans à réaliser « le livre dont ils rêvaient » : éclectique et savant, moins encyclopédique que « livre-laboratoire ».

Ces « Lieux de savoir » comprennent : les espaces (grandes capitales, bibliothèques, musées) mais aussi les dispositifs matériels (instruments de laboratoire), les livres, les personnes qui incarnent le savoir (le spécialiste, l'enseignant) et leur environnement,ainsi que les énoncés oraux ou écrits(discours, traités).

Ce premier volume explore  la manière dont les communautés savantes s'assemblent et fonctionnent et la façon dont les programmes intellectuels s'inscrivent dans des lieux particuliers. Le lecteur découvrira, grâce à l' audacieuse juxtaposition des sujets(des devins bassar du Nord-Togo à l'Europe savante du XVIIIème en passant par le scriptorium médiéval ou les académies confucéennes) : autant de  lieux qui ont donné un sens au monde !

 

James Lovelock : Revanche de Gaïa. Flammarion. (298 p.)

 

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Dernier opus dédié au concept Gaïa par son créateur : il s'agit d'un système physiologique qui inclut la biosphère et maintient la terre depuis 3 milliards d'années en harmonie avec la vie. L'hypothèse Gaïa stipule que les êtres vivants régulent dans leur intérêt le climat et la chimie de l'atmosphère. Sauf l'homme apparemment...

Lovelock, partisan d'une science non cartesienne  n'hésite pas à fustiger la pensée dominante chez les écologistes (il s'oppose aux « ecolofascistes » et aux « ecoloromantiques ») en affirmant : les hommes ne sont pas seuls responsables du réchauffement climatique, celui-ci est dû à l'inclinaison de la terre par rapport au soleil, les gaz à effet de serre ne faisant qu'empirer les dégâts ! ou encore : l'energie nucléaire est le seul moyen sûr et fiable de produire de l'electricité à grande échelle car compte tenu de notre nombre et de notre dépendance  totale au mode de vie moderne, il est désormais trop tard pour que « le développement durable » et « les énergies renouvelables » soient considérés comme salvateurs. Bref, sauf miracles, il ne fera pas bon vivre en 2050...  « le bien être de Gaïa doit toujours passer avant le nôtre, car nous ne pouvons exister sans elle ! » nous dit l'auteur. Mais Gaïa est déjà fièvreuse...

 

Jacqueline Kelen : Le livre des louanges. Albin Michel. (268 p.)

 

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Servi par un style inspiré, cet ouvrage, dont la profondeur du propos  est enrichi de citations ayant trait aux religions du Livre, élève l'âme de celui qui s'y plonge !

Le propre de l'être humain est  d'être ingrat, nous dit l'auteure, de ne plus s'étonner ni des dons que la vie a déversé sur lui ni de la vie elle-même : certains attendent même de frôler la mort pour commencer à en apprécier le prix. Mais par les louanges, l'homme peut clamer sa joie et sa reconnaissance d'être au monde. Sainte-Claire d'Assise  écrivait : « Béni sois-tu Seigneur de m'avoir créée. » A la fin du Psaume 115,  seule la louange devient légitime face à Dieu et témoigne de la grâce d'être vivant. « L'élevation est le véritable chemin de l'homme qui s'arrache à sa condition mortelle...afin de chanter l'unique gloire de Dieu » affirme Kelen pour qui glorifier Dieu c'est faire entrer de la lumière dans son âme et dans sa vie. Elle regrette l'éloignement de la nature par les religions monothéistes car un esprit véritablement religieux, à l'instar de Saint-François d'Assise, doit embrasser toutes formes de vie.

Mais au-delà des louanges qui sanctifient le quotidien, ce qui importe, nous dit François de Sales, c'est « la gloire essentielle et eternelle de Dieu » !

 

Gilles Lipovetsky : Le bonheur paradoxal. Gallimard. (377p.)

 

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Prenant ses racines dans les années 60, la passion consumériste orientée vers le bonheur privé n’est pas prête de s’éteindre, au contraire : les turbo-consommateurs d’aujourd’hui, fascinés par la promesse d’expériences affectives, imaginaires et sensorielles laissent le marché encadrer tous les aspects de leur existence… 

Les modernes, affirmait Nietzsche, se plaisent à dire qu’ils ont inventé le bonheur. La sécularisation du monde est allée de concert avec la sacralisation du bonheur ici-bas. Avec l’avènement de la société de consommation, le discours prophétique a été relayé par le sacre du présent hédoniste !

Alors pourquoi la joie de vivre de « l’homo consumericus » ne suit-elle pas la même pente que celle du bien-être matériel ? d’après  Scitovsky, le plaisir de vivre résultant souvent du combat contre l’inconfort, l’installation permanente dans le confort ne peut qu’anémier le plaisir. Mais la déception hypermoderne se déploie avant tout dans la sphère professionnelle et affective.

En effet, la civilisation de l’hypermarchandise à moins créé l’aliénation aux choses qu’elle n’a accentué le désir d’être soi, renvoyant toujours plus l’individu à lui seul, aux affres de ne pouvoir correspondre aux nouvelles exigences relationnelles et existentielles.

          

 

Pierre Lévy-Soussan : Eloge du secret. Hachette. (192 p.)

 

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Comment en est-on venu à sacraliser la parole au détriment du secret...Selon le psychanalyste, il s'agit d'une véritable mystification de la pensée analytique car en le faisant, on néglige la dimension inconsciente du psychisme. Certains parents se sentent obliger de tout dire depuis que la chasse aux secrets de famille est ouverte mais lorsque Dolto disait que « tout est langage » cela signifiait : permettre à l'enfant de penser la dimension symbolique du langage en impliquant une fonction « filtrante ». Pour l'enfant, le secret apporte une protection à la construction de soi, la possibilité de survivre séparé de ses proches, de développer autonomie et confiance en soi. La société dans son ensemble subit pression et culpabilisation car à l'âge de « l'homme transparent » garder secrets les informations s'apparente à un crime ou à une forme de lâcheté : les personnes atteintes du sida se sentent en devoir de parler, on pousse les mères accouchant sous X à laisser des traces, on révèle parfois au receveur d'un don d'organes des détails sur le donneur, on harcèle les victimes d'agession au prix de leur faire revivre plusieurs fois le traumatisme. 

« Les secrets sont les gardiens de notre psychisme... »nous dit l'auteur. Ne les galvaudons pas !

 

Daniela Lumbroso : Françoise Dolto. La vie d'une femme libre. Plon.(276 p.)

 

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Cette biographie dresse le portrait attachant d'une femme indépendante  et déterminée. Impossible de ne pas être « bluffé » par tant de courage et de résistance psychologique !

Différente du reste du clan, la petite Françoise intimidait les adultes par son regard perspicace : sa mère la trouvait « monstrueuse », lui préfèrant sa soeur ainée : mais lorsque celle-ci mourut, la plongeant dans l'affliction,  revint alors « au vilain petit canard » le rôle de réconforter la génitrice endeuillée et de prendre en charge le  petit dernier ! Responsabilités confirmant sa vocation de thérapeute née des années auparavant, lorsqu'elle clamait : « un jour, je serai  médecin d'éducation ! »  Plus de quinze ans après cette affirmation,  Françoise accomplit des études de médecine après une psychanalyse personnelle. Elle peut alors concrétiser son rêve ! Faisant  preuve de belles intuitions à l'égard de ses petits patients, elle arrive à bout des cas les plus desespérés ! Grâce à l'appui de son mari et malgré les vicissitudes de la guerre et des batailles de clochers (entre psychanalystes), Dolto  tiendra le cap, enrichissant pour longtemps le patrimoine de nos connaissances en matière d'éducation !  

Destinée fulgurante pour une femme éprise de liberté !

 

 

Eliette Abécassis/Caroline Bongrand : Corset invisible. Albin Michel.

 

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Enfin un état des lieux  honnête et complet de la condition féminine ! Basé sur une étude de la société française et nourri de nombreux témoignages,  cet ouvrage touchera tout autant le lectorat helvétique, tant la problématique abordée est commune aux héritières du féminisme et de la modernité. Loin de renier cet héritage inestimable, les auteures se sont toutefois attelées à en définir les limites. En effet, si une certaine marge de manoeuvre a été accordée à la gent féminine depuis une cinquantaine d'années, notamment sur le plan professionnel, il n'en reste pas moins qu'il incombe toujours à cette dernière de jouer le rôle de pilier de la vie  familiale.La femme d'aujourd'hui se doit de mener de front carrière « être compétente ! » et vie familiale « être maternelle ! » et selon les nombreux magazines féminins de « rester séduisante ! » et d'« avoir un homme dans sa vie ! » : autant dire la quadrature du cercle !

Ce corset invisible, tissé de fils sournois et séré, a été imposé par une société beaucoup trop exigeante vis-à-vis des femmes, s'apparentant en cela à une forme « d'esclavage moderne... » 

Et si, en concluront les lectrices, celles-ci tentaient de s'en libérer, bravant l'entreprise de culpabilisation à outrance de leurs contemporains ?

 

Corinne Maier : No Kid. Michalon.

 

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Pratiquant le pamphlet humoristique comme moyen d'espression (on se souvient des flèches décochées contre l'Entreprise dans « Bonjour paresse »), l'auteur s'en prend cette fois à la sphère « privée »en affrontant le tabou des tabous : l'enfant. Devenu rare et donc désiré, il est désormais du plus mauvais goût de s'en plaindre.  Conçu en premier lieu pour les naïfs n'ayant pas encore sauté le pas de l'enfantement, cet ouvrage trouvera un large écho auprès des anciennes victimes (les parents expérimentés) soulagés et déculpabilisés de lire tout haut, ce qu'ils ont (parfois) osé penser tout bas.  Mais lorsque Corinne Maier dit « No Kid », en sus du coup de gueule salutaire contre les petits velcros chronophages, c'est aussi une manière de dire non aux diktats d'une société policée, normalisant l'adulte à travers l'enfant, escamotant ainsi toute révolte possible; c'est dire non au concensus qui exige un enfant parfait, épanoui et performant rendant la mère responsable au premier chef des ratés éventuels; c'est dire non à la propagande simplette véhiculée par les people, le visage épanoui, une grappe de rejetons aux bras (l'intendance en coulisse...). C'est refuser le capitalisme se nourrissant sans état d'âme de ces petits consommateurs compulsifs... 

Pourquoi l'amour ne suffit pas d'Halmos (Nil)

 

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Pour la majorité des gens, le besoin essentiel de l’enfant : c’est l’amour ! Cette mise en avant de ce sentiment se double de croyances erronées telles que « l’amour est toujours présent entre parents et enfants » et « l’amour est toujours bon » : ce qui est démenti par la pratique analytique, affirme la psychanalyste dans son dernier essai. Cet ouvrage inspiré des thèses de Françoise Dolto et publié à l’issu de vingt ans de pratique thérapeutique fait l’effet d’un pavé dans la mare. En effet, assure l’auteure ses petits patients semblent souffrir d’avantage d’une carence éducative qu’affective…L’enfant n’est pas « un adulte miniature » nous dit-elle : il doit  se construire psychiquement, les parents étant les artisans de son développement et l’éducation le moteur ! Le terme « éducation » induit des notions de règles et de normes auxquelles certains enfants de « mai 68 » sont encore réfractaires. Néanmoins, même si les frustrations sont nécessaires à son processus d’évolution, l’enfant a surtout besoin que ses parents l’aident et le motivent à franchir les étapes dans le respect des autres. Aimer devient alors synonyme d’éduquer ! Chez les humains, être parent n’est pas « naturel », c’est un vrai métier ! Gageons que cet important ouvrage provoquera quelques vocations ! 

 

C'est vert et ça marche de Pelt (Fayard)

 

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Cet ouvrage, porteur d'espoir, nous propose un tour du monde écologiste : sur tous les continents, des humains de bonne volonté (professionnels et bénévoles) multiplient les expériences de développement durable obtenant ainsi des résultats significatifs.  Au Brésil, dans le petit Etat d'Acre, sous l'oeil vigilant du « Forest stewardship concil »on respecte les forêts, affectées au Patrimoine national; à Curitibia, le maire a implanté un transport hybride entre bus et métro, réduisant ainsi la pollution de l'air de 30% : Los Angeles s'est inspiré de cet exemple ! A New York comme à Munich, on protège le complexe hydrographique en investissant dans l'achat de terres autour des zones de captage : on évite ainsi la construction de coûteuses usines de purification. A Dakar, 1 million et demi d'arbres ont été plantés ren dant ainsi 10'000 familles auto-suffisantes : une prouesse réalisée grâce à une gaine permettant l'humidification permanente des racines. Dans le concert de voix, on retiendra le discours de Pierre Rahbi, tentant de faire emerger une écologie humaniste. Pelt n'oublie pas de saluer l'effort de la Suisse à vouloir réduire le trafic routier en favorisant le transport sur rail. Le percement de nos tunnels : un exemple au monde !

 

 

Camille et Paul de D. Bona (Grasset)

 

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Révèlant l'existence d'une fratrie hors du commun, la biographe nous convie à découvrir « la passion Claudel » : Camille d'abord, déterminée et energique, ayant pour vocation d'extraire la figure humaine de la terre ou de la pierre, puis Paul, le «petit Paul », brulé également par le feu sacré de la création, ayant choisi les mots pour charrier le torrent tempétueux de son exaltation. Une communauté de dons mais aussi de déceptions amoureuses car tous deux se casseront les dents sur des êtres plus forts et plus volages : Rodin-Vulcain pour Camille, Rosalie Vetch pour Paul. Dés lors les destins des deux artistes divergeront : délires paranoïaques, semi-clochardisation puis Asile d'aliénés pour Camille; Voyages au quatre coins du monde, nombreux enfants, succès et honneurs pour Paul (il finira Académicien).

L'écrivain catholique, après avoir fait interné sa soeur ne lui rendra visite qu'une quinzainede fois en trente ans mais derrière cette indifférence apparente, se cache pourtant une blessure ouverte : « Amer, amer regret de l'avoir abandonnée !» notera Paul dans son journal...

Passionant duo tourmenté et flamboyant monté à Paris pour réussir... mais il aura fallu près d'un siècle pour que la soeur et le frère se retouvent enfin à égalité devant la célébrité !

 

Une brève histoire de l'avenir de J. Attali (Fayard)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

 

Après nous le déluge de Pelt/Séralini

 

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Ces deux spécialistes du vivant, respectivement botaniste et biologiste ont associé leur savoir dans ce bref essai, afin de faire connaître à un large public les tenants et aboutissants de leur quête écologique. Reconnus dans leur domaine, ils tirent la sonnette d’alarme, de nombreux exemples à l’appui, pour nous signifier le danger que court notre planète et tout particulièrement l’humain (espèce fragile entre toutes). Obnubilée par « la molécule » la communauté scientifique oublie parfois de rappeler que l’espèce humaine fonctionne en symbiose avec les autres espèces  et que la biodiversité reste essentielle à notre sauvegarde dans cet écosystème. Notre espèce ayant le plus d’impact sur la biosphère, il est de notre devoir d’agir, nous souffle les deux chercheurs.

Depuis peu et suite aux catastrophes dues au dérèglement climatique, une prise de conscience s’est opérée dans la société. Il reste à prendre en compte notre manière de gérer le vivant afin que plantes, forêts, animaux et même humains ne dépérissent dans de brefs délais. Le futur économique se confond souvent avec rentabilité immédiate et le futur politique a pour horizon la fin du mandat.

A quand une organisation mondiale de l’environnement ? interrogent nos deux auteurs …

 

Jounal d'Hélène Berr

 
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Conservé depuis cinquante ans au Mémorial de la Shoah et rendu enfin public, ce document exceptionnel sur la vie quotidienne d’une jeune femme juive à Paris pendant la seconde guerre mondiale (période 1942-1944) retient l’intérêt à plus d’un titre : magnifique écriture, profondeur philosophique mais surtout témoignage historique poignant.

Par la lecture de ces pages, nous comprenons  mieux l’impact des exigences administratives humiliantes (port de l’étoile obligatoire…) ou des restrictions absurdes de libertés  et de quelle manière ces lois anti-juives s’insinuaient progressivement, de manière hypocrite ou brutale. Puis, nous assistons au dramatique crescendo des arrestations, des détentions et des déportations.

Prise dans la tourmente d’une époque particulièrement horrible, Hélène ne peut se confier qu’a son Journal. Nous pouvons ainsi suivre l’évolution de ses sentiments qui passent du simple découragement à l’écoeurement, du désespoir à la révolte. Au fil des mois, Hélène prend conscience de l’ampleur du désastre et de la folie mauvaise des hommes, elle pressent sa fin : ce journal devient alors son testament, raconter devient une urgence, écrire, un devoir. Hélène, disparue dans le camp de Bergen Belsen, témoignait pour que nous sachions…