09/06/2009
Roues du temps
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Tempête
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Métisse
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Montagne de Juin
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08/06/2009
Sous le soleil
Sous le soleil…
Sous le soleil ou sous la pluie
Nous sommes bien peu de choses
Et c’est ainsi
A leurs misères vaquent les gens
A leur manière, chaque passant
A leur colère, s’arc-bouttant
A l’heure solaire, craque céant
Sous le soleil ou sous la pluie
Nous sommes bien peu de choses
Et c’est ainsi…
Dans le bouillon du quotidien
Mille millions de nœuds gordiens
De l’embryon au vieux péquin
Danse Sion avec les chiens !
Sous le soleil ou sous la pluie
Nous sommes bien peu de choses
Et c’est ainsi ?
A flan de gouffre, nu, en pantoufles
Gnome de l’esbroufe, Adam s’essouffle
Il bave, il bouffe, tâte de la schnouf
Homme : tu es ouff, mais quel baroufe !
Sous le soleil ou sous la pluie
Nous sommes bien peu de choses
Et c’est ainsi !
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20/08/2008
Lever de soleil sur l'étang
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Il était une fois Minsk
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Une nouvelle vie
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Saint-esprit
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Les deux anges
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Divin soleil
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05/05/2008
L'enfant endormie
|
Lorsque ce doux visage se repose,
à la délicate teinte de rose,
abandonné aux songes et sans pose,
d'un baiser j'effleure ses paupières closes.
Je sens en moi l'amour qui explose,
s'envole alors mon humeur morose,
à ma langueur, la grâce s'oppose,
muette, j'attends que la beauté éclose.
Contre le fou galop du temps, j'ose
savourer cette métamorphose.
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Délire d'octobre
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Furieuse bise automnale
Dans le bois de malmaison.
Enduites d'une lueur spectrale :
Gueules de loup et dents de lion.
Myriade de feuilles rousses
Tapissant l'étroit sentier
Du cimetière en pente douce
Que lacèrent les vents mauvais.
Transie par l'hiver qui frôle
Presse le pas sur le pavé
Recroquevillée sous le saule
A l'abri des eaux versées
Frissonnantes Sylfides, assez !
Je rejoins la fauvette bleue
Dans sa cavale migrée
Loin du feuillage en feu
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Jean-Yves Leloup : Un homme trahi. (Le roman de Judas). Albin Michel. (248p.)
Qui était vraiment Judas ? Pêcheur incarné ? Elément d’un processus planifié par Dieu ? Le Nouveau testament relate surtout des faits. Un codex copte, découvert récemment et identifié comme «l’évangile de Judas » complète le tableau. Mais de nombreuses zones d’ombres subsistent. Leloup, fort de son talent de romancier, tente une approche plus intimiste du personnage : portrait émouvant d’un homme en proie à des turbulences métaphysiques. Ce zélote, bien décidé à libérer son peuple de l’occupant romain et à rétablir le Royaume de Dieu sur terre voit tous ses espoirs s’incarner en Jésus : la virulence de ses propos, son autorité, son don pour les miracles sont autant d’aptitudes à en faire un futur grand roi, dans la lignée de David ! Néanmoins, partageant son quotidien, Judas est parfois choqué par certaines attitudes ou paroles d’humilité ou de compassion. De nombreux malentendus ponctuent leurs échanges. Le doute s’insinue peu à peu dans son esprit : cet homme est-il vraiment le Messie ? Jusqu’au jour où partageant avec Jésus ce qui fut leur dernier repas commun, celui-ci semble lui suggérer de le dénoncer aux autorités : Judas lui obéit, rêvant d’un tour de force de dernière minute de la part de son maître, mais celui-ci se laisse arrêter…
11:52 Publié dans 1) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Ryszard Kapuscinski : Mes voyages avec Hérodote. Plon. (286 p.)
Quand le jeune reporter sillonne sa Pologne natale et qu’il approche parfois une frontière, il n’aspire, fasciné, qu’à la franchir. Ce désir inassouvi et obsessionnel peut enfin se concrétiser lorsque sa Rédaction l’envoie en Inde : première sortie dans le monde entre éblouissement et panique, tempérée par la présence d’un livre jusqu’alors censuré et qui ne le quittera plus : « Histoires » d’Hérodote. Cette première rencontre avec l’altérité est ressentie comme un échec, tant il n’a su percer les mystères de cette culture. Puis c’est la Chine : autre univers infranchissable à l’image de la Grande Muraille. Kapuscinski reste pétrifié par l’Asie et lui préfère l’Afrique, plus accessible («Ebène»). Hérodote, lui permet, par ses écrits, de saisir sa véritable mission : « le seul dépositaire de la mémoire est l’homme et pour accéder à cette mémoire, il faut aller à sa rencontre ». Ce premier reporter est déjà soucieux de « sauvegarder les œuvres des hommes …de la nature destructrice du temps ». La double dimension dans laquelle se déroulent les voyages de Kapuscinski lui font percevoir une vérité dont Hérodote avait déjà conscience : l’Histoire n’est pas objective car elle est mémorisée de manière sélective, puis racontée intentionnellement !
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Deirdre Bair : Jung. Flammarion. (1312 p.)
Bair nous offre un «pavé » passionnant de bout en bout sur le monument de la psychanalyse suisse et mondial : enfance bâloise entre un père pasteur et une mère éprise de spiritisme; échec scolaire et névrose puis goût pour les phénomènes surnaturels et les discussions intellectuelles; études de médecine puis carrière à Zürich en tant que psychiatre (d'abord à l'hôpital du Burghozli, puis en cabinet privé); ouvrages novateurs puis rencontres avec ses pairs et son public (voyages sur tous les continents et participation à diverses associations et revues de psychanalyse).
En points d' orgue : la relation amour/haine (ou fusion/séparation) avec Freud, son « père »en psychanalyse puis son étrange « ménage à trois » avec Emma et Toni Wolff ainsi que son rôle controversé sous le régime nazi. Cet ouvrage nous permet de découvrir un Jung « agent secret » (profiler de nazis) au service des Alliés !
Jung, ne craignant pas d'aborder alchimie, astrologie, mythologie, philosophie dans le but de mieux cerner les phénomènes psychiques dans leur globalité (souvent limités aux relations interpersonnelles)nous a légué les concepts connus d' inconscient collectif, de soi, d' animus/anima ou encore d' archétype, mais son oeuvre reste a redécouvrir !
11:49 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Luc Ferry : Apprendre à vivre. Plon. (302 p.)
Luc Ferry, dédie cette histoire de la philosophie aux jeunes, mais leurs ainés y trouveront aussi leur compte car l’auteur accomplit le prodige de rendre attrayante une discipline souvent considérée comme hermétique. Il s’efforce de débarrasser son sujet de tout jargon sans pour autant en affadir la substance. L’essentiel étant de montrer que la philosophie n’est ni réservée à un cénacle ni déconnectée de la réalité : elle est un outil, utile à la compréhension du monde et de l’existence. L’homme étant mortel et conscient de l’être, n’a que deux solutions pour endiguer ses angoisses : la religion si il a la foi et la philosophie basée sur la raison. Celle-ci s’articule en trois temps : une intelligence du monde (théorie), une soif de justice (éthique) et une quête de salut (sagesse). Pour les stoïciens, le Divin fut identifié au Cosmos, image de la perfection ; puis pour les chrétiens ce même Divin s’incarna dans un Sauveur ; des siècles plus tard, ce fut l’humanité dans son ensemble qui représenta la valeur suprême : mais un jour, les philosophes décidèrent que «ces idoles» étaient désormais à casser…Luc Ferry, prenant ses distances vis-à-vis du matérialisme actuel, fait le choix de penser que c’est en chaque homme que réside le miracle de l’univers.
11:47 Publié dans 1) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Anne Nivat : Par les monts et les plaines d’Asie centrale. Fayard. (384 p.)
Habillée en «femme locale», la journaliste a parcouru seule, un vaste territoire (cinq états indépendants depuis le démantèlement de l’union soviétique) établissant des liens de confiance avec les populations, obtenant de nombreux témoignages aptes à rendre compte de la réalité de cette région.
Les divisions créées par les nouvelles frontières ont mis en situation précaire les minorités ethniques (ou religieuses) qui souffrent d’exclusion et peinent à trouver un emploi : notamment les Russes dont la culture est exécrée jusque dans les salles de classe. Une rivalité malsaine, nourrie par une grande méconnaissance, oppose les différents états, imprégnés d’idéologie nationaliste.
Confrontés à d’énormes difficultés économiques, certains habitants arrivent à tirer leur épingle du jeu en partant travailler en Russie (2'000 dollars suffit à faire vivre une famille pendant une année) mais la grande majorité vit au-dessous du seuil de pauvreté, particulièrement les paysans qui, privés de moyens techniques, sont contraints d’utiliser des méthodes rudimentaires donc peu efficaces. Les plus optimistes pensent que cette période de transition durera quelques générations …pour le plus grand profit des groupuscules extrémistes et terroristes.
11:46 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Michel Pastoureau : L'ours. Seuil. (426 p.)
Pastoureau, nous époustouffle de son errudition en nous faisant partager le passionnant destin d'un roi déchu.
Depuis 80'000 ans, date à laquelle une sépulture humaine et ursine furent associées, l'ours a joué une rôle de premier plan dans la vie de l'homme : on le retrouve dans les mythes grecs et celtes; lors de l'antiquité et du haut moyen age, des lieux de cultes lui étaient voués; très présent chez les scandinaves, slaves et germains où combattre ce plantigrade permettait d' accéder au monde des guerriers adultes. Pour l'eglise chrétienne, il convint très vite de se débarraser de ce concurrent génant, de le faire descendre de son trône et de ses autels : on substitua à certaines fêtes païennes sur l'ours, des célèbrations en rapport avec la vie du Christ ou des Saints; on lutta contre lui sur le plan physique par de nombreux carnages et sur le plan symbolique en le présentant dompté, diabolisé, puis ridiculisé...Le processus dura presque mille ans, aboutit à la chute de l'ours, devenu ordinaire et à son remplacement par le lion dans les ménageries royales et l'héraldique (sauf pour Berne/Bär). Abandonné, l'ours opère pourtant, depuis un siècle, un véritable come-back dans le coeur et l'imaginaire des enfants ...Une revanche ?
11:44 Publié dans 1) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Collectif : Hommage à Anna Politkovskaïa. Buchet-Chastel.(244 p.)
Il y a tout juste un an, la célèbre journaliste russe disparaissait, assassinée en bas de son immeuble : le pays le mieux « informé » du monde n'a toujours pas arrêté de coupable...
Farouchement opposée au régime en place, Anna en était devenue la bête noire. En digne héritière des plus grands dissidents, elle défendait avec virulence les minorités souffrantes et persécutées, les victimes directes ou indirectes de l'armée, luttait contre l'amnésie locale et l'indifférence étrangère, poussait l'enquête toujours plus loin...alors qu'elle savait ce qu'elle risquait dans un pays où la « glasnost » n'était plus qu'un lointain souvenir.
De part son courage, sa détermination et son immense compassion envers ses compatriotes (elle recevait des milliers de lettres) Anna a laissé un grand vide derrière elle : ceux qui ont croisé sa route lui rendent aujourd'hui un magnifique hommage en nous permettant de côtoyer l'âme vibrante d'une femme hors du commun : une vingtaine de textes où l'on retrouve entre-autre les signatures d'André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy ou Jorge Semprun.
Anna écrivait pour que son pays se souvienne « des petites horreurs au quotidien » car disait-elle souvent : « En Russie l'être humain n'est rien, il n'est que la poussière sous les bottes de l'Etat. »
11:42 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacques Lacarriere : Dictionnaire de la mythologie. Plon. (555p.)
Il y a tout juste une année, disparaissait Jacques Lacarrière, écrivain, traducteur de grec et grand voyageur, nous laissant une riche bibliographie : on se souviendra, entre autres de « chemin faisant », « l’été grec » ou encore du « dictionnaire amoureux de la Grèce ».
Ce « dictionnaire de la mythologie », hommage posthume à l’érudition de l’helléniste, nous permet de découvrir ou retrouver, à notre plus grande joie, certains textes oubliés mais aussi de rafraîchir notre culture antique (loin des manuels scolaires) sur un mode plus ludique !
Saviez-vous que le premier Noé de l’histoire était sumérien et se nommait Ziusudra ? Que les Egyptiens craignaient la nuit, par peur du dragon Apophis escamoteur de soleil ? Que Platon désireux de faire passer un message philosophique à ses contemporains inventa l’Atlantide ?
A la racine de notre culture et de notre imaginaire occidentaux, les récits de la mythologie, remplis de personnages fantasmagoriques, de destins exceptionnels, de monstres hauts en couleurs et de territoires disparus, n’en finissent pas d’éblouir nos âmes d’enfants !
Gageons que par son talent de conteur, ses anecdotes amusantes et son ton captivant, l’auteur saura convertir à la mythologie même les plus réfractaires…
11:40 Publié dans 1) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Eva Weissweiler : Les Freud, une famille viennoise. Plon. (414 p.)
Cette biographie détaillée publiée à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Freud, permet, grâce à des lettres et autres documents inédits, d’avoir un éclairage complet sur le personnage.
Pas un jour ne se passe sans qu’une allusion ne soit faite ici ou là à ses théories psychanalytiques, il est donc intéressant de remonter à l’origine de sa pensée. Celle-ci a connu son éclosion à Vienne au tournant du siècle, extraordinaire vivier de scientifiques, penseurs et artistes d’origine juive venus des quatre coins de l’empire. Une émulation favorable aux précurseurs…
Néanmoins, bien que novateur dans sa vie professionnelle, Freud, fidèle à la figure de patriarche véhiculée par la bourgeoisie de l’époque, affichait des opinions tout à fait conservatrices dans sa vie familiale, notamment à l’égard de son épouse qu’il condamna à des grossesses à répétition et de ses filles dont il découragea, dés qu’elles grandirent, toute velléité d’indépendance. De plus, déçu par ses fils, il les « remplaça » par de nombreux jeunes disciples dont le célèbre psychiatre suisse, C.G. Jung.
Freud qui oeuvra toute sa vie en vue d’aider les névrosés, chercha en vain à soulager ses propres angoisses dans la drogue, le tabagisme et le travail…
11:36 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Erika et Klaus Mann : A travers le vaste monde. Payot. (208 P.)
Deux ans après la parution de la biographie de l’écrivaine zürichoise Anne-Marie Schwarzenbach, les éditions Payot récidive dans la qualité en republiant un texte écrit a deux mains par les meilleurs amis de celle-ci. Leurs points communs : look androgyne, penchant pour les plaisirs illicites, conviction anti-fasciste, talent littéraire mais aussi goût pour les voyages!
Voici donc les «enfants terribles » du grand Thomas Mann partis pour le vaste monde : Agés alors d’une vingtaine d’années et soucieux d’échapper à quelques déboires sentimentaux, c’est avec détermination et application qu’ils visitent Etats-Unis, Hawaii, Japon, Corée, puis Russie. Suivra un « récit de voyage » léger mais réaliste. Des décennies avant Michael Moore et Douglas Kennedy c’est la description des grandes villes américaines (ici à la veille du krach boursier de 1929) qui retient particulièrement l’attention ; elles possèdent déjà : racisme, chômage, inégalités sociales, criminalité et show religieux hystériques ! Outre ces pertinentes observations, ce sont surtout les pérégrinations humoristiques et mondaines de ces « faux jumeaux » chics et fêtards, prêts à tout pour dissimuler au monde leur insolvabilité chronique, qui donnent à ce récit tout son piquant !
11:34 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacques Attali : Une brève histoire de l'avenir. Fayard. (423p.)
Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :
Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...
Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un « hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.
Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...
11:29 Publié dans 1) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2008
Sophie Bessis : Les Arabes, les femmes, la liberté. Albin Michel. (170 p.)
Un essai lumineux pour un thème sensible : c'est avec brio que la spécialiste du Maghreb nous invite à nous pencher sur le destin de la femme arabe.
Dés les années 1850, les élites arabes, fascinés par l'Europe des Lumières se tournent vers la modernité et se préoccupent du sort de leurs femmes. Vers 1930, en réponse à une colonisation ressentie comme oppressante, les nationalistes mettent en avant leurs traditions sous couvert de fidélité au Coran : « ainsi se confondent pour longtemps islam et identité ». Focalisant l'attention des colonisateurs et des colonisés, la femme arabe est alors devenu un enjeu politique et idéologique. Dés les années 50 (sous l'influence de Bourguiba) et jusqu'aux années 80, les femmes ont investi l'école, puis l'université et enfin les espaces professionnels. Sur les questions familiales et privées, l'évolution semble beaucoup plus lente. En s'opposant à l'égalité des sexes prôné par l'occident (l'ennemi héréditaire), les sociétés arabes affirment ainsi leur spécificité et donc leur identité. Désormais les partisannes de l'ordre actuel(oui au travail/non au boulversement des rôles sexuels) s'opposent à celles qui refusent de se laisser enfermer dans ces prisons identitaires et qui souvent le paient cher !
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Serge Tisseron : Virtuel, mon amour. Albin Michel. (228 p.)
Le psychanalyste s'est attelé à cerner notre rapport au monde à l'ère des nouvelles technologies. D'une part, le mobile et le web permettent de bénéficier des avantages d'une vie sociale tout en gardant ceux de la solitude. Les nouveaux sites ne sont plus l'établissement d'un premier contact avant rencontre mais induisent une forme de relation à part entière : à l'adolescence, les communautés virtuelles passent souvent avant les relations avec les proches. De plus, l'homme découvre, par le biais des avatars, le fait de vivre de vraies émotions et sensations physiques à distance.
D'autres part, chacun étant libre de faire son choix d'informations, trie celles à conserver de celles, dérangeantes, à éliminer : cette société du déni, demeure éclatée en une multitude de petits groupes d'intérêts et de croyances.
La pratique du virtuel n'est pas à considérer par les parents comme un simple loisir, mais comme l'appropriation d'une culture utile pour l'avenir. Néanmoins, les plus jeunes peuvent se sentir insécurisés et emprunter des attitudes stéréotypées d'agresseurs ou de victimes : Tisseron recommande donc de mettre en place dés le début des activités de jeux de rôle, histoire d'opposer « une vraie écologie de l'esprit » au « tout virtuel » !
18:11 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Jean-Philippe de Tonnac : La révolution asexuelle. Albin Michel. (298p.)
A l’heure où le sexuellement correct préconise les rapports multiples et l’orgasme pour tous, où la pornographie s’affiche partout, y compris sur les portables de nos ados, qui avouera n’avoir que peu d’accès ou de goût pour la bagatelle ? L’auteur a le mérite de s’attaquer, à travers une enquête bien documentée, au nouveau tabou des temps modernes…
Les grandes figures de l’asexualité étant nombreuses, on retiendra Léonard de Vinci, témoin d’une époque ou sensualité débridée et ascétisme s’opposèrent…mais l’origine du phénomène remonte à l’antiquité grecque puis aux premiers chrétiens : sexualité étant alors synonyme de « désordre » ou d’obstacle à la grâce divine.
Les abonnés au régime maigre se recrutent également parmi ces hommes qui souffrent de dysfonctionnement érectiles (150 millions dans le monde), parmi ces couples où l’ajustement au désir de l’autre ne fonctionne pas, parmi ces champions de l’abstinence qui refusent d’abdiquer à la sexualité le gouvernement de leurs jours.
Depuis peu et grâce à la création d’un site par un jeune américain, la communauté asexuelle qui a longtemps souffert d’être catégorisée de manière négative a un lieu d’échanges. La révolution « non libidoïste » vient juste de commencer. Alors à quand les premiers « coming out » ?
18:10 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Christian Jacob(sous la direct.) : Lieux de savoir(volume 1 : Espaces et communautés). Albin Michel. (1278 p.)
Christian Jacob, Directeur de Recherches au CNRS, s'est entouré de 70 chercheurs de tous horizons pour donner corps à son ambitieux projet : Englober l'espace de 4 volumes (le No1 vient de paraître, les autres suivront...) l'histoire des savoirs, en comparant les pratiques intellectuelles des origines à nos jours.
Ces spécialistes, membres du réseau « les mondes lettrés » ont passé 7 ans à réaliser « le livre dont ils rêvaient » : éclectique et savant, moins encyclopédique que « livre-laboratoire ».
Ces « Lieux de savoir » comprennent : les espaces (grandes capitales, bibliothèques, musées) mais aussi les dispositifs matériels (instruments de laboratoire), les livres, les personnes qui incarnent le savoir (le spécialiste, l'enseignant) et leur environnement,ainsi que les énoncés oraux ou écrits(discours, traités).
Ce premier volume explore la manière dont les communautés savantes s'assemblent et fonctionnent et la façon dont les programmes intellectuels s'inscrivent dans des lieux particuliers. Le lecteur découvrira, grâce à l' audacieuse juxtaposition des sujets(des devins bassar du Nord-Togo à l'Europe savante du XVIIIème en passant par le scriptorium médiéval ou les académies confucéennes) : autant de lieux qui ont donné un sens au monde !
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James Lovelock : Revanche de Gaïa. Flammarion. (298 p.)
Dernier opus dédié au concept Gaïa par son créateur : il s'agit d'un système physiologique qui inclut la biosphère et maintient la terre depuis 3 milliards d'années en harmonie avec la vie. L'hypothèse Gaïa stipule que les êtres vivants régulent dans leur intérêt le climat et la chimie de l'atmosphère. Sauf l'homme apparemment...
Lovelock, partisan d'une science non cartesienne n'hésite pas à fustiger la pensée dominante chez les écologistes (il s'oppose aux « ecolofascistes » et aux « ecoloromantiques ») en affirmant : les hommes ne sont pas seuls responsables du réchauffement climatique, celui-ci est dû à l'inclinaison de la terre par rapport au soleil, les gaz à effet de serre ne faisant qu'empirer les dégâts ! ou encore : l'energie nucléaire est le seul moyen sûr et fiable de produire de l'electricité à grande échelle car compte tenu de notre nombre et de notre dépendance totale au mode de vie moderne, il est désormais trop tard pour que « le développement durable » et « les énergies renouvelables » soient considérés comme salvateurs. Bref, sauf miracles, il ne fera pas bon vivre en 2050... « le bien être de Gaïa doit toujours passer avant le nôtre, car nous ne pouvons exister sans elle ! » nous dit l'auteur. Mais Gaïa est déjà fièvreuse...
18:05 Publié dans 2) Notes de Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacqueline Kelen : Le livre des louanges. Albin Michel. (268 p.)
Servi par un style inspiré, cet ouvrage, dont la profondeur du propos est enrichi de citations ayant trait aux religions du Livre, élève l'âme de celui qui s'y plonge !
Le propre de l'être humain est d'être ingrat, nous dit l'auteure, de ne plus s'étonner ni des dons que la vie a déversé sur lui ni de la vie elle-même : certains attendent même de frôler la mort pour commencer à en apprécier le prix. Mais par les louanges, l'homme peut clamer sa joie et sa reconnaissance d'être au monde. Sainte-Claire d'Assise écrivait : « Béni sois-tu Seigneur de m'avoir créée. » A la fin du Psaume 115, seule la louange devient légitime face à Dieu et témoigne de la grâce d'être vivant. « L'élevation est le véritable chemin de l'homme qui s'arrache à sa condition mortelle...afin de chanter l'unique gloire de Dieu » affirme Kelen pour qui glorifier Dieu c'est faire entrer de la lumière dans son âme et dans sa vie. Elle regrette l'éloignement de la nature par les religions monothéistes car un esprit véritablement religieux, à l'instar de Saint-François d'Assise, doit embrasser toutes formes de vie.
Mais au-delà des louanges qui sanctifient le quotidien, ce qui importe, nous dit François de Sales, c'est « la gloire essentielle et eternelle de Dieu » !
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