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05/05/2008

Erika et Klaus Mann : A travers le vaste monde. Payot. (208 P.)

 

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Deux ans après la parution de la biographie de l’écrivaine zürichoise Anne-Marie Schwarzenbach,  les éditions Payot récidive dans la qualité en republiant un texte écrit a deux mains par les meilleurs amis de celle-ci. Leurs points communs : look androgyne, penchant pour les plaisirs illicites, conviction anti-fasciste, talent littéraire mais aussi goût pour les voyages!

Voici donc les «enfants terribles » du grand Thomas Mann partis pour le vaste monde : Agés alors d’une vingtaine d’années et soucieux d’échapper à quelques déboires sentimentaux, c’est avec détermination et application qu’ils visitent Etats-Unis, Hawaii,  Japon, Corée, puis Russie. Suivra un « récit de voyage » léger mais réaliste. Des décennies avant Michael Moore et Douglas Kennedy c’est la description des grandes villes américaines (ici à la veille du krach boursier de 1929) qui retient particulièrement l’attention ; elles possèdent déjà : racisme, chômage, inégalités sociales, criminalité et show religieux hystériques ! Outre ces pertinentes observations, ce sont surtout les pérégrinations  humoristiques et mondaines de ces « faux jumeaux » chics et fêtards, prêts à tout pour dissimuler au monde leur insolvabilité chronique, qui donnent à ce récit tout son piquant ! 

 

Jacques Attali : Une brève histoire de l'avenir. Fayard. (423p.)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

01/05/2008

Sophie Bessis : Les Arabes, les femmes, la liberté. Albin Michel. (170 p.)

 

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Un essai lumineux pour un thème sensible : c'est avec brio que la spécialiste du Maghreb nous invite à nous pencher sur le destin de la femme arabe.

Dés les années 1850, les élites arabes, fascinés par l'Europe des Lumières se tournent vers la modernité et se préoccupent du sort de leurs femmes. Vers 1930, en réponse à une colonisation ressentie comme oppressante, les nationalistes mettent en avant leurs traditions sous couvert de fidélité au Coran : « ainsi se confondent pour longtemps islam et identité ». Focalisant l'attention des colonisateurs et des colonisés, la femme arabe est alors devenu un enjeu politique et idéologique. Dés les années 50 (sous l'influence de Bourguiba) et jusqu'aux années 80,  les femmes ont investi l'école, puis l'université et enfin les espaces professionnels. Sur les questions familiales et privées, l'évolution semble beaucoup plus lente. En s'opposant à l'égalité des sexes prôné par l'occident (l'ennemi héréditaire), les sociétés arabes affirment ainsi leur spécificité et donc leur identité. Désormais les partisannes de l'ordre actuel(oui au travail/non au boulversement des rôles sexuels) s'opposent à celles qui refusent de se laisser enfermer dans ces prisons identitaires et qui souvent le paient cher !

 

 

Serge Tisseron : Virtuel, mon amour. Albin Michel. (228 p.)

 

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Le psychanalyste s'est attelé à cerner notre rapport au monde à l'ère des nouvelles technologies. D'une part, le mobile et le web permettent de bénéficier des avantages d'une vie sociale tout en gardant ceux de la solitude. Les nouveaux sites ne sont plus l'établissement d'un premier contact avant rencontre mais induisent une forme de relation à part entière : à l'adolescence,  les communautés virtuelles passent souvent avant les relations avec les proches. De plus, l'homme découvre, par le biais des avatars, le fait de vivre de vraies émotions et  sensations physiques à distance.

D'autres part, chacun étant libre de faire son choix d'informations, trie celles à conserver de celles, dérangeantes, à éliminer : cette société du déni, demeure éclatée en une multitude de petits groupes d'intérêts et de croyances.

La pratique du virtuel n'est pas à considérer par les parents comme un simple loisir, mais comme l'appropriation d'une culture utile pour l'avenir. Néanmoins, les plus jeunes peuvent  se sentir insécurisés et emprunter des attitudes stéréotypées d'agresseurs ou de victimes : Tisseron recommande donc de mettre en place dés le début des activités de jeux de rôle, histoire d'opposer « une vraie écologie de l'esprit » au « tout virtuel » !

 

Jean-Philippe de Tonnac : La révolution asexuelle. Albin Michel. (298p.)

 

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A l’heure où le sexuellement correct préconise les rapports multiples et l’orgasme pour tous, où la pornographie s’affiche partout, y compris sur les portables de nos ados, qui avouera n’avoir que peu d’accès ou de goût pour la bagatelle ? L’auteur a le mérite de s’attaquer, à travers une enquête bien documentée, au nouveau tabou des temps modernes…

Les grandes figures de l’asexualité étant nombreuses, on retiendra Léonard de Vinci, témoin d’une époque ou sensualité débridée et ascétisme s’opposèrent…mais l’origine du phénomène remonte à l’antiquité grecque puis aux premiers chrétiens : sexualité étant alors synonyme de « désordre » ou d’obstacle  à la grâce divine. 

Les abonnés au régime maigre se recrutent également parmi ces hommes qui souffrent de dysfonctionnement érectiles (150 millions dans le monde), parmi ces couples où l’ajustement au désir de l’autre ne fonctionne pas, parmi ces champions de l’abstinence qui refusent d’abdiquer à la sexualité le gouvernement de leurs jours.

Depuis peu et grâce à la création d’un site par un jeune américain, la communauté asexuelle qui a longtemps souffert d’être catégorisée de manière négative a un lieu d’échanges. La révolution « non libidoïste » vient juste de commencer. Alors à quand les premiers « coming out » ?

 

 

Christian Jacob(sous la direct.) : Lieux de savoir(volume 1 : Espaces et communautés). Albin Michel. (1278 p.)

 

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Christian Jacob, Directeur de Recherches au CNRS, s'est entouré de 70 chercheurs  de tous horizons  pour donner corps à son ambitieux projet : Englober l'espace de 4 volumes (le No1 vient de paraître, les autres suivront...) l'histoire des savoirs, en comparant les pratiques intellectuelles des origines à nos jours.

Ces spécialistes, membres du réseau « les mondes lettrés » ont passé 7 ans à réaliser « le livre dont ils rêvaient » : éclectique et savant, moins encyclopédique que « livre-laboratoire ».

Ces « Lieux de savoir » comprennent : les espaces (grandes capitales, bibliothèques, musées) mais aussi les dispositifs matériels (instruments de laboratoire), les livres, les personnes qui incarnent le savoir (le spécialiste, l'enseignant) et leur environnement,ainsi que les énoncés oraux ou écrits(discours, traités).

Ce premier volume explore  la manière dont les communautés savantes s'assemblent et fonctionnent et la façon dont les programmes intellectuels s'inscrivent dans des lieux particuliers. Le lecteur découvrira, grâce à l' audacieuse juxtaposition des sujets(des devins bassar du Nord-Togo à l'Europe savante du XVIIIème en passant par le scriptorium médiéval ou les académies confucéennes) : autant de  lieux qui ont donné un sens au monde !

 

James Lovelock : Revanche de Gaïa. Flammarion. (298 p.)

 

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Dernier opus dédié au concept Gaïa par son créateur : il s'agit d'un système physiologique qui inclut la biosphère et maintient la terre depuis 3 milliards d'années en harmonie avec la vie. L'hypothèse Gaïa stipule que les êtres vivants régulent dans leur intérêt le climat et la chimie de l'atmosphère. Sauf l'homme apparemment...

Lovelock, partisan d'une science non cartesienne  n'hésite pas à fustiger la pensée dominante chez les écologistes (il s'oppose aux « ecolofascistes » et aux « ecoloromantiques ») en affirmant : les hommes ne sont pas seuls responsables du réchauffement climatique, celui-ci est dû à l'inclinaison de la terre par rapport au soleil, les gaz à effet de serre ne faisant qu'empirer les dégâts ! ou encore : l'energie nucléaire est le seul moyen sûr et fiable de produire de l'electricité à grande échelle car compte tenu de notre nombre et de notre dépendance  totale au mode de vie moderne, il est désormais trop tard pour que « le développement durable » et « les énergies renouvelables » soient considérés comme salvateurs. Bref, sauf miracles, il ne fera pas bon vivre en 2050...  « le bien être de Gaïa doit toujours passer avant le nôtre, car nous ne pouvons exister sans elle ! » nous dit l'auteur. Mais Gaïa est déjà fièvreuse...

 

Jacqueline Kelen : Le livre des louanges. Albin Michel. (268 p.)

 

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Servi par un style inspiré, cet ouvrage, dont la profondeur du propos  est enrichi de citations ayant trait aux religions du Livre, élève l'âme de celui qui s'y plonge !

Le propre de l'être humain est  d'être ingrat, nous dit l'auteure, de ne plus s'étonner ni des dons que la vie a déversé sur lui ni de la vie elle-même : certains attendent même de frôler la mort pour commencer à en apprécier le prix. Mais par les louanges, l'homme peut clamer sa joie et sa reconnaissance d'être au monde. Sainte-Claire d'Assise  écrivait : « Béni sois-tu Seigneur de m'avoir créée. » A la fin du Psaume 115,  seule la louange devient légitime face à Dieu et témoigne de la grâce d'être vivant. « L'élevation est le véritable chemin de l'homme qui s'arrache à sa condition mortelle...afin de chanter l'unique gloire de Dieu » affirme Kelen pour qui glorifier Dieu c'est faire entrer de la lumière dans son âme et dans sa vie. Elle regrette l'éloignement de la nature par les religions monothéistes car un esprit véritablement religieux, à l'instar de Saint-François d'Assise, doit embrasser toutes formes de vie.

Mais au-delà des louanges qui sanctifient le quotidien, ce qui importe, nous dit François de Sales, c'est « la gloire essentielle et eternelle de Dieu » !

 

Gilles Lipovetsky : Le bonheur paradoxal. Gallimard. (377p.)

 

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Prenant ses racines dans les années 60, la passion consumériste orientée vers le bonheur privé n’est pas prête de s’éteindre, au contraire : les turbo-consommateurs d’aujourd’hui, fascinés par la promesse d’expériences affectives, imaginaires et sensorielles laissent le marché encadrer tous les aspects de leur existence… 

Les modernes, affirmait Nietzsche, se plaisent à dire qu’ils ont inventé le bonheur. La sécularisation du monde est allée de concert avec la sacralisation du bonheur ici-bas. Avec l’avènement de la société de consommation, le discours prophétique a été relayé par le sacre du présent hédoniste !

Alors pourquoi la joie de vivre de « l’homo consumericus » ne suit-elle pas la même pente que celle du bien-être matériel ? d’après  Scitovsky, le plaisir de vivre résultant souvent du combat contre l’inconfort, l’installation permanente dans le confort ne peut qu’anémier le plaisir. Mais la déception hypermoderne se déploie avant tout dans la sphère professionnelle et affective.

En effet, la civilisation de l’hypermarchandise à moins créé l’aliénation aux choses qu’elle n’a accentué le désir d’être soi, renvoyant toujours plus l’individu à lui seul, aux affres de ne pouvoir correspondre aux nouvelles exigences relationnelles et existentielles.

          

 

Pierre Lévy-Soussan : Eloge du secret. Hachette. (192 p.)

 

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Comment en est-on venu à sacraliser la parole au détriment du secret...Selon le psychanalyste, il s'agit d'une véritable mystification de la pensée analytique car en le faisant, on néglige la dimension inconsciente du psychisme. Certains parents se sentent obliger de tout dire depuis que la chasse aux secrets de famille est ouverte mais lorsque Dolto disait que « tout est langage » cela signifiait : permettre à l'enfant de penser la dimension symbolique du langage en impliquant une fonction « filtrante ». Pour l'enfant, le secret apporte une protection à la construction de soi, la possibilité de survivre séparé de ses proches, de développer autonomie et confiance en soi. La société dans son ensemble subit pression et culpabilisation car à l'âge de « l'homme transparent » garder secrets les informations s'apparente à un crime ou à une forme de lâcheté : les personnes atteintes du sida se sentent en devoir de parler, on pousse les mères accouchant sous X à laisser des traces, on révèle parfois au receveur d'un don d'organes des détails sur le donneur, on harcèle les victimes d'agession au prix de leur faire revivre plusieurs fois le traumatisme. 

« Les secrets sont les gardiens de notre psychisme... »nous dit l'auteur. Ne les galvaudons pas !

 

Daniela Lumbroso : Françoise Dolto. La vie d'une femme libre. Plon.(276 p.)

 

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Cette biographie dresse le portrait attachant d'une femme indépendante  et déterminée. Impossible de ne pas être « bluffé » par tant de courage et de résistance psychologique !

Différente du reste du clan, la petite Françoise intimidait les adultes par son regard perspicace : sa mère la trouvait « monstrueuse », lui préfèrant sa soeur ainée : mais lorsque celle-ci mourut, la plongeant dans l'affliction,  revint alors « au vilain petit canard » le rôle de réconforter la génitrice endeuillée et de prendre en charge le  petit dernier ! Responsabilités confirmant sa vocation de thérapeute née des années auparavant, lorsqu'elle clamait : « un jour, je serai  médecin d'éducation ! »  Plus de quinze ans après cette affirmation,  Françoise accomplit des études de médecine après une psychanalyse personnelle. Elle peut alors concrétiser son rêve ! Faisant  preuve de belles intuitions à l'égard de ses petits patients, elle arrive à bout des cas les plus desespérés ! Grâce à l'appui de son mari et malgré les vicissitudes de la guerre et des batailles de clochers (entre psychanalystes), Dolto  tiendra le cap, enrichissant pour longtemps le patrimoine de nos connaissances en matière d'éducation !  

Destinée fulgurante pour une femme éprise de liberté !

 

 

Eliette Abécassis/Caroline Bongrand : Corset invisible. Albin Michel.

 

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Enfin un état des lieux  honnête et complet de la condition féminine ! Basé sur une étude de la société française et nourri de nombreux témoignages,  cet ouvrage touchera tout autant le lectorat helvétique, tant la problématique abordée est commune aux héritières du féminisme et de la modernité. Loin de renier cet héritage inestimable, les auteures se sont toutefois attelées à en définir les limites. En effet, si une certaine marge de manoeuvre a été accordée à la gent féminine depuis une cinquantaine d'années, notamment sur le plan professionnel, il n'en reste pas moins qu'il incombe toujours à cette dernière de jouer le rôle de pilier de la vie  familiale.La femme d'aujourd'hui se doit de mener de front carrière « être compétente ! » et vie familiale « être maternelle ! » et selon les nombreux magazines féminins de « rester séduisante ! » et d'« avoir un homme dans sa vie ! » : autant dire la quadrature du cercle !

Ce corset invisible, tissé de fils sournois et séré, a été imposé par une société beaucoup trop exigeante vis-à-vis des femmes, s'apparentant en cela à une forme « d'esclavage moderne... » 

Et si, en concluront les lectrices, celles-ci tentaient de s'en libérer, bravant l'entreprise de culpabilisation à outrance de leurs contemporains ?

 

Corinne Maier : No Kid. Michalon.

 

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Pratiquant le pamphlet humoristique comme moyen d'espression (on se souvient des flèches décochées contre l'Entreprise dans « Bonjour paresse »), l'auteur s'en prend cette fois à la sphère « privée »en affrontant le tabou des tabous : l'enfant. Devenu rare et donc désiré, il est désormais du plus mauvais goût de s'en plaindre.  Conçu en premier lieu pour les naïfs n'ayant pas encore sauté le pas de l'enfantement, cet ouvrage trouvera un large écho auprès des anciennes victimes (les parents expérimentés) soulagés et déculpabilisés de lire tout haut, ce qu'ils ont (parfois) osé penser tout bas.  Mais lorsque Corinne Maier dit « No Kid », en sus du coup de gueule salutaire contre les petits velcros chronophages, c'est aussi une manière de dire non aux diktats d'une société policée, normalisant l'adulte à travers l'enfant, escamotant ainsi toute révolte possible; c'est dire non au concensus qui exige un enfant parfait, épanoui et performant rendant la mère responsable au premier chef des ratés éventuels; c'est dire non à la propagande simplette véhiculée par les people, le visage épanoui, une grappe de rejetons aux bras (l'intendance en coulisse...). C'est refuser le capitalisme se nourrissant sans état d'âme de ces petits consommateurs compulsifs... 

Pourquoi l'amour ne suffit pas d'Halmos (Nil)

 

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Pour la majorité des gens, le besoin essentiel de l’enfant : c’est l’amour ! Cette mise en avant de ce sentiment se double de croyances erronées telles que « l’amour est toujours présent entre parents et enfants » et « l’amour est toujours bon » : ce qui est démenti par la pratique analytique, affirme la psychanalyste dans son dernier essai. Cet ouvrage inspiré des thèses de Françoise Dolto et publié à l’issu de vingt ans de pratique thérapeutique fait l’effet d’un pavé dans la mare. En effet, assure l’auteure ses petits patients semblent souffrir d’avantage d’une carence éducative qu’affective…L’enfant n’est pas « un adulte miniature » nous dit-elle : il doit  se construire psychiquement, les parents étant les artisans de son développement et l’éducation le moteur ! Le terme « éducation » induit des notions de règles et de normes auxquelles certains enfants de « mai 68 » sont encore réfractaires. Néanmoins, même si les frustrations sont nécessaires à son processus d’évolution, l’enfant a surtout besoin que ses parents l’aident et le motivent à franchir les étapes dans le respect des autres. Aimer devient alors synonyme d’éduquer ! Chez les humains, être parent n’est pas « naturel », c’est un vrai métier ! Gageons que cet important ouvrage provoquera quelques vocations ! 

 

C'est vert et ça marche de Pelt (Fayard)

 

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Cet ouvrage, porteur d'espoir, nous propose un tour du monde écologiste : sur tous les continents, des humains de bonne volonté (professionnels et bénévoles) multiplient les expériences de développement durable obtenant ainsi des résultats significatifs.  Au Brésil, dans le petit Etat d'Acre, sous l'oeil vigilant du « Forest stewardship concil »on respecte les forêts, affectées au Patrimoine national; à Curitibia, le maire a implanté un transport hybride entre bus et métro, réduisant ainsi la pollution de l'air de 30% : Los Angeles s'est inspiré de cet exemple ! A New York comme à Munich, on protège le complexe hydrographique en investissant dans l'achat de terres autour des zones de captage : on évite ainsi la construction de coûteuses usines de purification. A Dakar, 1 million et demi d'arbres ont été plantés ren dant ainsi 10'000 familles auto-suffisantes : une prouesse réalisée grâce à une gaine permettant l'humidification permanente des racines. Dans le concert de voix, on retiendra le discours de Pierre Rahbi, tentant de faire emerger une écologie humaniste. Pelt n'oublie pas de saluer l'effort de la Suisse à vouloir réduire le trafic routier en favorisant le transport sur rail. Le percement de nos tunnels : un exemple au monde !

 

 

Camille et Paul de D. Bona (Grasset)

 

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Révèlant l'existence d'une fratrie hors du commun, la biographe nous convie à découvrir « la passion Claudel » : Camille d'abord, déterminée et energique, ayant pour vocation d'extraire la figure humaine de la terre ou de la pierre, puis Paul, le «petit Paul », brulé également par le feu sacré de la création, ayant choisi les mots pour charrier le torrent tempétueux de son exaltation. Une communauté de dons mais aussi de déceptions amoureuses car tous deux se casseront les dents sur des êtres plus forts et plus volages : Rodin-Vulcain pour Camille, Rosalie Vetch pour Paul. Dés lors les destins des deux artistes divergeront : délires paranoïaques, semi-clochardisation puis Asile d'aliénés pour Camille; Voyages au quatre coins du monde, nombreux enfants, succès et honneurs pour Paul (il finira Académicien).

L'écrivain catholique, après avoir fait interné sa soeur ne lui rendra visite qu'une quinzainede fois en trente ans mais derrière cette indifférence apparente, se cache pourtant une blessure ouverte : « Amer, amer regret de l'avoir abandonnée !» notera Paul dans son journal...

Passionant duo tourmenté et flamboyant monté à Paris pour réussir... mais il aura fallu près d'un siècle pour que la soeur et le frère se retouvent enfin à égalité devant la célébrité !

 

Une brève histoire de l'avenir de J. Attali (Fayard)

 

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Reprenant l'organisation de l'ordre marchand depuis nos plus lointains ancêtres, prônant sa place centrale  dans la dynamique de nos sociétés, entraînant dans son sillage créativité et découvertes, l'auteur, persuadé de la linéarité de l'histoire sur le long terme pose les bases de notre vécu collectif pour mieux les projeter dans le futur. Sujet traité de manière complète par un Attali particulièrement inspiré :

Bouleversements démographiques et climatiques, violences, nomadisme réactualisé, technologie envahissant les sphères intimes de notre existence seront inévitables...

Nous assisterons à l'avènement d'un « hyperempire » (extension de l'économie de marché) succédant à la fin de l'empire américain. Notre monde prendra part à un «  hyperconflit » (confrontation armée de groupes sans scrupules), phénomène  lié à l' « hypersurveillance » avant qu’une prise de conscience générale, sorte de sagesse post-apocalyptique, nous conduise à une démocratie relationnelle basée sur d'autres valeurs que celles de l'argent, où la préservation de l'humain sera au coeur des préoccupations donnant lieu au partage des biens, à  la liberté de chacun, au souci général pour notre environnement.

Perspective utopique ou vérité prophétique ? Seul l'avenir nous le dira...

 

 

Après nous le déluge de Pelt/Séralini

 

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Ces deux spécialistes du vivant, respectivement botaniste et biologiste ont associé leur savoir dans ce bref essai, afin de faire connaître à un large public les tenants et aboutissants de leur quête écologique. Reconnus dans leur domaine, ils tirent la sonnette d’alarme, de nombreux exemples à l’appui, pour nous signifier le danger que court notre planète et tout particulièrement l’humain (espèce fragile entre toutes). Obnubilée par « la molécule » la communauté scientifique oublie parfois de rappeler que l’espèce humaine fonctionne en symbiose avec les autres espèces  et que la biodiversité reste essentielle à notre sauvegarde dans cet écosystème. Notre espèce ayant le plus d’impact sur la biosphère, il est de notre devoir d’agir, nous souffle les deux chercheurs.

Depuis peu et suite aux catastrophes dues au dérèglement climatique, une prise de conscience s’est opérée dans la société. Il reste à prendre en compte notre manière de gérer le vivant afin que plantes, forêts, animaux et même humains ne dépérissent dans de brefs délais. Le futur économique se confond souvent avec rentabilité immédiate et le futur politique a pour horizon la fin du mandat.

A quand une organisation mondiale de l’environnement ? interrogent nos deux auteurs …

 

Jounal d'Hélène Berr

 
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Conservé depuis cinquante ans au Mémorial de la Shoah et rendu enfin public, ce document exceptionnel sur la vie quotidienne d’une jeune femme juive à Paris pendant la seconde guerre mondiale (période 1942-1944) retient l’intérêt à plus d’un titre : magnifique écriture, profondeur philosophique mais surtout témoignage historique poignant.

Par la lecture de ces pages, nous comprenons  mieux l’impact des exigences administratives humiliantes (port de l’étoile obligatoire…) ou des restrictions absurdes de libertés  et de quelle manière ces lois anti-juives s’insinuaient progressivement, de manière hypocrite ou brutale. Puis, nous assistons au dramatique crescendo des arrestations, des détentions et des déportations.

Prise dans la tourmente d’une époque particulièrement horrible, Hélène ne peut se confier qu’a son Journal. Nous pouvons ainsi suivre l’évolution de ses sentiments qui passent du simple découragement à l’écoeurement, du désespoir à la révolte. Au fil des mois, Hélène prend conscience de l’ampleur du désastre et de la folie mauvaise des hommes, elle pressent sa fin : ce journal devient alors son testament, raconter devient une urgence, écrire, un devoir. Hélène, disparue dans le camp de Bergen Belsen, témoignait pour que nous sachions… 

 

22/04/2008

"Le Voyage en Algérie" Robert Laffont

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Venant enrichir la célèbre collection d'anthologies de voyages (voir « Le voyage en Suisse »), cet ouvrage couvre l'essentiel de la période coloniale : se succèdent des textes, teintés des partis-pris idéologiques ou des modes littéraires.

 

 

Vers  1830,  Charles Nodier, patriote fervent, se fait le chantre de l'Algérie française. Dix ans plus tard, émerge une littérature romantique, illustrée par Théophile Gautier (oscillant entre esthétisme et raillerie), Alexandre Dumas et  Eugène Fromentin dont les récits ont fait longtemps autorité. En 1860, nombreux sont les écrivains à s'être rendu en Algérie : leurs écrits renvoient l'image d'un Orient domestiqué voir dégradé (Feydeau, Daudet et Maupassant). Dés 1840, un autre courant ressent « l'appel du désert », qui devient « l'ailleurs vrai ».

 

 

Vers 1900, c'est  l'Algérie arabe et l'islam qui fascinent, les séjours se font plus longs et répétés à l'instar d'André Gide ou d'une Isabelle Eberhardt aux multiples identités.Jusqu' en 1930, les écrivains (Henry de Montherland) expriment à nouveau la fierté coloniale tout en décrivant la misère indigène : « un peuple pacifié seulement en surface... ». Gleize écrivit alors ces vers prémonitoires : « Adieu donc beau pays ! Du moins le souvenir en reste impérissable »...  

 

26/02/2006

"Deuil et dépression" de M. Klein

Melanie Klein : Deuil et dépression. Petite bibliotheque payot.

A l’instar de Freud, Mélanie Klein, génie de la psychanalyse a apporté à la science des théories originales, révolutionnaires donc dérangeantes. Elle s’est attachée à explorer la vie émotionnelle et pulsionnelle de la première enfance, mettant en évidence leur complexité. « Deuil et dépression » réunit deux textes. Le premier, fondamental, correspond à la conférence donnée au Congrès de Lucerne en 1934. Le deuxième écrit en 1940, le complète. Mélanie Klein venait de traverser un période de dépression à la suite du décès de l’un de ses fils. Cette douloureuse expérience permit à sa brillante intelligence d’élaborer puis de formuler pour la première fois sa célèbre théorie de la position dépressive : pour le nourrisson, la mère ne représente au début de sa vie que l’objet de toutes les projections bonnes ou mauvaises. La mère-sein est pour le nourrisson un objet partiel avant de devenir un objet total ; le sein, lui, est clivé en bon et mauvais, Il s’agit pour le nourrisson de dévorer le bon sein de la bonne mère en vue de dépasser la position paranoïde (persécuteurs intériorisés) et d’atteindre la position dépressive afin dans une possible identification de réparer cette image maternelle si abimée par l’agressivité innée. Les deux textes proposés vont et viennent entre le normal et le pathologique. Ils nous éclairent, soutenus par un langage cru et direct, sur l’origine du surmoi (censeur du moi). Où comment culpabilité et remords apparaissent précocement pour nous humaniser...

 

"Guérir de son enfance" de J. Lecomte

 

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Jacques Lecomte, docteur en psychologie, est secrétaire général de l’Observatoire international de la résilience (forme de résistance aux traumatismes). Boris Cyrulnik qui en est le président, avait fait connaître le phénomène de résilience à un large public grâce à son « Merveilleux malheur » paru en 1999 (Odile Jacob).Ce concept, créé par Fritz Redl(egorésilience), date déjà de 1969. Depuis lors, la polémique bat son plein entre partisans et détracteurs qui y voient l’ombre de Darwin… Néanmoins loin des vains débats, Jacques Lecomte nous propose un ouvrage pratique, bien structuré et lisible par chacun : il est le guide nécessaire au service de ceux qui souffrent, de ceux qui côtoient la souffrance et ont décidé de ne pas la considérer comme inéluctable. L’auteur explique pourquoi le futur résilient doit pouvoir tisser des liens forts avec son entourage (famille, enseignants, éducateurs, psychologues, etc…)qui tient alors lieu de « tuteur de résilience » ; il souligne aussi la nécessité de repères, de cadre structurant ; puis Lien et Loi conduisant peu à peu à trouver un sens à sa vie : le processus de résilience peut alors se mettre en marche ! Sont énumérées également les stratégies inconscientes de ceux qui décident de s’en sortir malgré les vissicitudes premières de l’existence (créativité, altruisme, vie imaginaire, sens de l’humour, etc…) De plus, Jacques Lecomte remet en question l’idée souvent admise de la transmission automatique de la maltraitance d’une génération à l’autre, car les résilients font souvent de très bons parents. Cet ouvrage fourmille d’exemples concrets où Tim Guénard côtoie Nancy Huston. Ces résilients célèbres redonneront espoir à beaucoup et envie d’agir à tous !

 

"Folle du logis" de R. Montero

 

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 Entre essai littéraire et roman biographique, l’auteur nous offre un ouvrage tout en finesse, pétillant d’esprit, où elle entremèle habilement les fils de sa propre vie et ceux des grands écrivains ayant marqué l’histoire de la littérature ! Le point de rencontre se situe sur le plan de l’imagination (la « folle du logis » de Sainte-Thérèse) : comment celle-ci inspire toute grande œuvre mais aussi influence la vie de chacun ainsi que la représentation que l’on s’en fait ! Rosa Montero nous amuse avec les péripéties à multiples facettes de sa jeunesse madrilène et nous passionne en nous faisant découvrir des auteurs célèbres : les faiblesses (le grand Goethe et sa préférence pour la cour de Weimar) et les bassesses (Capote attendant impatiemment l’execution des coupables afin de publier son livre « De sang froid »), inévitables faces cachées de Talents généreusement nourris par l’ imagination ! L’imagination, certains l’ont désiré sans limite tel Rimbaud qui ambitionnait d’embrasser le point de vue divin. D’autres n’hésitèrent pas à s’inspirer de rêves fiévreux pour alimenter leurs créations, comme Stevenson. Pour de nombreux auteurs du XXème siècle parmi lesquels Klemperer qui lui doit la survie, elle a représenté la dernière liberté possible des régimes totalitaires, particulièrement au sein des camps de concentration ou des prisons. Pour Rosa Montero, l’imagination permet à chacun de vivre plusieurs vies à la fois : ce dont elle ne s’est pas privé…pour notre plus grand plaisir de lecteur !

"Intelligence dans la Nature" de J. Narby

Jeremy Narby : Intelligence dans la Nature. Buchet Chastel.

La nature est-elle intelligente ? Question essentielle posée par Jeremy Narby, anthropologue, dans son nouvel essai, 10 ans après son fameux « serpent cosmique ». Dans son « Discours sur la méthode... » Descartes comparait les animaux a des machines. Beaucoup plus tard, Jacques Monod affirmait dans « le hasard et la nécessité » que l’activité des abeilles était strictement automatique. Largement dominé par la pensée scientifique, l’occident a intégré ces idées comme vérités absolues. A l’autre bout du monde, en Amazonie, sous l’influence du chamanisme, les indigènes pensent que tous les êtres vivants possèdent deux aspects : spirituel et matériel et qu’ils peuvent communiquer entre eux. A cheval sur ces deux univers, l’auteur poursuit inlassablement son enquête, interrogeant toutes personnes susceptibles d’éclairer et de nourrir sa réflexion. Les dernières découvertes scientifiques corroborent l’intuition des chamanes et semblent indiquer qu’il y aie convergence sur un certain nombres de points : l’intelligence dans la nature est basée sur la transmission du savoir. Cellules, bactéries, plantes et animaux excellent dans l’art de communiquer. Tous ces signes échangés assurent au Vivant un comportement adéquat et efficace, garantie de leur survie !

 

04/12/2005

"Casseroles, amours et crises" de J-C Kaufmann

Jean-Claude Kaufmann : Casseroles, amour et crises. Armand Colin.

 

Que la préparation et le partage des repas familiaux soient essentiels à la fabrication du lien dans les foyers, on s’en doutait. Ce qui est plus fascinant dans cet ouvrage sociologique est la diversité des rituels qui caractérise ces activités.
Jean-Claude Kaufmann, virtuose dans l’analyse de notre quotidien,  énumère (de nombreux témoignages étayant son propos) tous les cas de figure et les réponses, parfois  temporaires, des familles aux interrogations les plus courantes. Ainsi la responsable des repas doit-elle tenir compte des préférences des convives ou  imposer ses choix? Lui faut-il respecter les normes en vigueur en boycottant le gras et le sucré ou concentrer ses efforts à donner du goût a son œuvre ? Et en ce qui concerne les décisions du groupe : doit-on encourager les enfants à s’exprimer à table ou imposer le silence ? Proscrire  la télévision du champ visuel ou la laisser capter l’attention des convives ?  S’attabler ou pique-niquer ?
Le parcours des cuisinières retient particulièrement l’attention de l’auteur. Au départ, les jeunes femmes désinvestissent souvent l’activité culinaire, la jugeant  trop traditionnelle, donc potentiellement dangereuse pour leur indépendance mais l’arrivée d’un premier enfant modifie la donne et sonne souvent pour elles, le retour aux fourneaux (motivé dans un premier temps par des préoccupations diététiques). Du moins, jusqu'à ce que, les enfants hors du nid, certaines femmes posent leur tablier. Car si  une partie des  cuisinières se réalisent pleinement dans une activité qu’elles jugent créatrice, beaucoup d’autres la perçoivent surtout comme une charge... 
Cet ouvrage au style agréable, traite avec brio un thème essentiel et... nourrissant. 
  

"Vérités et mensonges de nos émotions" de S. Tisseron

Serge Tisseron : Vérités et mensonges de nos émotions. Albin Michel.

Il n’existe rien de plus mouvant que nos émotions : reprenant et approfondissant dans son nouvel ouvrage un thème qui lui est cher, le psychanalyste bien connu propose dans un langage accessible à tous, un tour d’horizon  de leurs origines.
Force est de constater qu’une grande partie de nos émotions (que nous jugeons « si personnelles ») sont en réalité largement importées : elles nous viennent de nos proches vers qui dès notre plus jeune âge nous nous sommes tournés afin de savoir ce qu’il « fallait » ressentir ! Certaines émotions perdurent sur plusieurs générations alors que leurs déclencheurs ont été soit camouflés (secrets de famille), soit tout simplement oubliés…
Et puis, il y a aussi les émotions qui nous appartiennent en propre  mais que  nous évitons de ressentir : celles qui, trop choquantes pour notre psychisme (traumatismes), sont évacuées de notre conscience mais continuent d’être sournoisement actives au niveau inconscient et celles qui semblent si entachées de honte (sentiment inculqué par autrui, parfois à des fins pédagogiques…) que nous sommes conduits à mettre en place un véritable système d’autocensure. La peur de la punition, la crainte de blesser autrui  peut également,  dès l’enfance, annihiler toute velléité d’exprimer et même de ressentir agressivité et désirs.
Reprendre possession de nos véritables émotions donc de nous-même, n’est pas une mince affaire : une profonde réflexion, du temps et surtout un interlocuteur bienveillant sont indispensables !
  

 

21/10/2005

"Les amants étrangers" de P. J. Farmer

«Les amants étrangers» par Philip José Farmer
Traduction de Michel Deutsch et Nadia Fischer

Hal Yarrow, linguiste de formation et héros du futur n’apprécie guère cette société moralisatrice où les préceptes d’un " précurseur " doivent être suivis à la lettre, où surveillances et dénonciations vont bon train, où «libre arbitre» et «autonomie» sont des termes abstraits. Alors le jour où il entrevoit la possibilité d’échapper à cet univers contraignant et frustrant pour aller étudier une planète lointaine, il n’hésite pas ! Là-bas, il tombera amoureux d’une étrange extra-terrestre. Cette rencontre sera le déclencheur de la Révolte ainsi que de la transgression de tous les interdits pour Hal !
(Réédition d’un texte paru dans les années 50 et considéré comme «sulfureux» à l’époque…)
  
 
Terre de Brume , ISBN: 2-84362-262-X, 189 pages, CHF 30.60

"Le monde McCarthy" P. McCarthy

«Le monde McCarthy» par Pete McCarthy



À l’instar de Nigel Barley et de Bill Bryson, Pete McCarthy s’inscrit dans la lignée des auteurs de récits de voyage humoristiques.
Malheureusement disparu récemment, cet excellent conteur nous balade sur tous les continents "à la recherche de ses origines perdues" !
Quête sans véritable aboutissement, car des McCarthy il y en a légions du Maroc à l’Alaska.
Mais qu’est-ce qui fait courir ainsi Pete McCarthy ?
Se trouver une famille ? Se sentir à 100 % Irlandais (il ne l’est qu’à moitié) ? Offrir à ses lecteurs quelques heures de franche rigolade ?
Le mystère reste entier, mais parions que ce texte ainsi que le précédent "L’Irlande dans un verre" resteront dans les mémoires ! Peut-être pour cette originalité de ton où l’émotion se devine derrière la désinvolture.
 
Hoëbeke, Coll. Etonnants voyageurs, ISBN: 2-84230-232-X, 484 pages, CHF 47.90


"Par-delà le bord du monde" de L. Bergreen

"Par-delà le bord du monde" par Laurence Bergreen 
L'extraordinaire et terrifiant périple de Magellan



Il faut parfois savoir larguer les amarres et prendre le large, surtout au mois d’août !
Pour une croisière forte en émotions, je vous propose d’embarquer avec moi à bord d’un des bateaux de l’armada des Moluques dirigé par Fernand de Magellan !
Bien sûr à la base il faut beaucoup de rêves et d’ambition pour désirer atteindre les " Iles aux épices " promesses de toutes les richesses et d’une hypothétique gloire ! Puis assez rapidement, c’est surtout de volonté et d’endurance qu’il ne faut pas manquer.
Mais si vous survivez à la famine, au scorbut, aux parasites, à la promiscuité, aux affrontements et répressions cruelles, aux attaques indigènes et aux naufrages, vous aurez droit, grâce à la plume d’un précieux témoin nommé Pigafetta à votre entrée dans l’Histoire ! Mais même si vous ne finissez pas le voyage, on ne vous oubliera pas ! La preuve : Magellan !
Alors, n’hésitez pas !
 
  
Grasset, ISBN: 2-246-62151-8, 501 p., CHF 44.60

"Forteresse" de G. Panchard

«Forteresse» de Georges Panchard

Adrian Clayborne, chef de sécurité d’une importante compagnie, réussira-t-il à écarter la menace de mort qui pèse sur son dirigeant ? Son expérience et son instinct suffiront-ils à écarter le danger imminent ?
Ce thriller du futur, à l’intrigue complexe et très astucieuse, réveillera à coup sûr, tous vos fantômes !
Au carrefour de «Bordage» (univers ultra religieux et violent) et de «Gibson» (fascination pour la high-technology), Georges Panchard a accompli l’exploit d’être le premier Suisse édité dans la très prestigieuse et sélective collection «Ailleurs & Demain» (Herbert, Simmons, Siverberg, etc.) chez Laffont : Saluons-le !
 
 
 
 
 
Robert Laffont, Coll. Ailleurs & Demain, ISBN: 2-221-10409-9, 367 pages, CHF 39.50